Moins de Canadiens ont un sentiment d’appartenance au travail comparativement à avant la pandémie, révèlent les résultats de l’Indice de santé mentale d’août 2021 publié par Solutions Mieux-être LifeWorks.
Selon les résultats de l’Indice de santé mentale, le modèle de télétravail imposé par la pandémie a accentué le sentiment d’isolement des employés. La principale conclusion du sondage effectué auprès de quelque 3 000 employés : « Un Canadien sur trois n’a pas de sentiment d’appartenance ou d’acceptation au travail, ou en est incertain. » Les résultats révèlent que 35 % des participants ont exprimé ce sentiment en août 2021, contre 26 % avant la pandémie.
La présence fait la différence
De l’ensemble des participants au sondage d’août 2021, 65 % ont déclaré qu’ils ressentaient un sentiment d’appartenance et d’acceptation au travail. Ils étaient 73 % à exprimer le même sentiment avant la pandémie.
Selon l’Indice, 68 % de ceux qui travaillent à leur lieu de travail ont un plus grand sentiment d’appartenance et d’acceptation au travail que ceux qui sont en télétravail ou qui travaillent selon un modèle hybride.
Cette tendance a été décelée dans tous les groupes d’âge. La proportion d’employés qui signalent un sentiment d’appartenance et d’acceptation augmente avec l’âge, révèle aussi l’Indice.
Perte de spontanéité
PDG de Solutions Mieux-être LifeWorks, Stephen Liptrap a soupesé avantages et désavantages des modèles de télétravail et hybrides. Selon lui, ils sont flexibles et réduisent les déplacements, mais affaiblissent les liens de l’employé avec son organisation et ses collègues.
Il explique comment : « Lors du passage à un environnement de travail virtuel durant la pandémie, de nombreux employés ont perdu la spontanéité des conversations qu’ils trouvaient peut-être revigorantes. »
Atténuer le sentiment d’isolement
M. Liptrap croit que pour favoriser le bon déroulement du retour au travail, les employeurs devraient réfléchir à des moyens innovateurs d’atténuer le sentiment d’isolement.
Ils devraient aussi selon lui créer une culture sans partialité, peu importe où travaillent leurs employés. « Les liens que permettent de tisser ces éléments et le soutien social qu’ils procurent sont importants pour le mieux-être, et nous devons nous assurer de ne pas les perdre », dit le PDG de Solutions Mieux-être LifeWorks.
Parmi les scores secondaires de l’Indice de santé mentale, les employés qui travaillent uniquement de la maison affichent un score d’isolement de -9,6, inférieur à celui qu’affichent les employés présents sur le lieu de travail, soit -7,3. Le score d’isolement des employés qui travaillent selon un modèle hybride se situe pour sa part à -7,6. Un score inférieur correspond à une détérioration, et un score supérieur à une amélioration.
Meilleur score depuis le début de la pandémie
Malgré le sentiment accru d’isolement, l’Indice de santé mentale global s’est établi à -9,7. Il s’agit de son point le plus élevé depuis le lancement de l’indice en avril 2020.
Les 65 % de participants qui ressentaient un sentiment d’appartenance et d’acceptation au travail le mois dernier ont affiché le score de santé mentale le plus élevé (-3,1) et le score secondaire relatif à l’isolement le plus élevé (-3,4), comparativement aux participants qui étaient incertains ou qui n’éprouvaient pas ce sentiment.
Au moins un jour de présentéisme par semaine
L’Indice de santé mentale a également décelé des problèmes de présentéisme. En effet, 54 % des participants au sondage ont travaillé même s’ils ne se sentaient pas bien, physiquement ou psychologiquement. Ils ont dit le faire au moins un jour par semaine.
Le phénomène touche davantage les familles : 64 % des participants qui ont des enfants travaillent même lorsqu’ils ne se sentent pas bien au moins un jour par semaine. Les participants sans enfant sont 53 % à le faire.
Les scores de santé mentale de ceux qui ne font pas de présentéisme sont supérieurs. Le présentéisme identifie un employé qui se présente au travail sans être productif. Ainsi, des participants qui ne travaillent jamais lorsqu’ils ne se sentent pas obtiennent le meilleur score de santé mentale, soit +3,7. Ils représentent 46 % de l’échantillon.