Pour un douzième mois consécutif, le score de santé mentale des Canadiens est négatif, révèle l’enquête de Morneau Shepell sur l’indice de santé mentale, paru le 22 avril.

Le score de l’Indice de santé mentale s’établit à -11,2 au mois de mars. Ce score est similaire à celui d’avril 2020 (-11,7) et légèrement plus élevé que celui de février 2021 (-11,5). Il démontre encore une fois une détérioration soutenue de la santé mentale comparativement à l’indice de référence, enregistré en 2020, explique la firme dans son rapport mensuel.

« Un an après le début de la pandémie, nous assistons à une dégradation continue du mieux-être des Canadiens en raison des bouleversements qui ont secoué nos habitudes. Même s’il est encourageant de voir toute l’attention portée à la santé mentale dans les milieux de travail et l’élaboration de nouvelles politiques afin d’aborder cet enjeu, les employeurs doivent reconnaître que la réintégration des bureaux sera aussi déstabilisante, sinon pire, que la transition vers le télétravail l’an dernier. Le succès à long terme dépend de l’efficacité à gérer la question de la santé mentale ; les organisations doivent donc continuer à fournir du soutien et à faire preuve d’empathie envers le mieux-être de leurs employés », dit Stephen Liptrap, président et chef de la direction.

Situation de l’emploi

L’indice de santé mentale des gestionnaires est passé de -12,2 points en février à -12,5 en mars, alors que l’indice des non-gestionnaires s’est amélioré. Il est passé de -10,9 en février à -10,2 en mars.

Selon l’étude de Morneau Shepell, les gestionnaires sont 50 % plus susceptibles que les non-gestionnaires d’affirmer que la pandémie a eu une incidence négative sur leur santé mentale. Ils sont également 60 % plus susceptibles que les non-gestionnaires de rapporter une détérioration de leurs relations avec leurs collègues.

Les travailleurs autonomes ou propriétaires uniques ont vu leur score de santé mentale s’établir à -7,7 en mars alors qu’il était de -6,9 en février. Ils demeurent toutefois avec le score le plus élevé. Le score de santé mentale le plus faible est attribué en mars, aux répondants qui travaillent pour des entreprises comptant entre 101 et 500 employés. Leur score est de -13. En février, le score le plus faible était accordé à ceux qui travaillent pour des entreprises comptant entre 51 et 100 employés

« Les gestionnaires de personnel et les dirigeants font des pieds et des mains pour composer avec les réalités imposées par la pandémie. Ils doivent assumer des responsabilités en constante évolution et s’adapter aux changements opérationnels dans leurs tâches courantes, tout en composant avec les mêmes perturbations que tout le monde sur les plans personnel et émotionnel », explique Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, Recherche et mieux-être global.

Score secondaire

Le risque financier obtient, encore une fois, le score secondaire avec les meilleurs résultats. Il demeure ainsi le plus fort parmi les scores secondaires et le seul à s’inscrire au-dessus du score de référence antérieur à 2020, souligne le rapport de Morneau Shepell.

Le score secondaire de l’Indice de santé mentale le plus faible correspond à la mesure du risque de dépression, suivie de la mesure de l’anxiété. Les Canadiens jugent par ailleurs que l’état global de leur santé mentale est dans un creux, dit Morneau Shepell.

Nouvelle amélioration pour le secteur des assurances

Le secteur financier et de l’assurance a de nouveau enregistré une croissance positive par rapport au mois d’avant. Son indice passe de -13 en février à -12,9 en mars. Une amélioration de 0,1.

Les entreprises de gestion de sociétés et d’entreprises ont connu l’amélioration de leur indice de santé mentale la plus importante en mars. Ce secteur est passé d’un indice à -17,6 en février à -12,2 en mars. Une amélioration de 5,4. Le secteur de l’information et de la culture et celui des arts, spectacles et loisirs ont également connu une amélioration positive importante, respectivement de 4,2 et 4,1 par rapport au mois précédent.

Les scores de santé mentale les plus élevés en mars sont observés chez les participants qui travaillent dans les secteurs de l’exploitation minière, pétrolière et gazière (-6,3) ; de l’agriculture, de la foresterie, de la pêche et de la chasse (-7,9) ; et des services professionnels, scientifiques et techniques (-8,2).

Pour le dixième mois consécutif, les étudiants à temps plein obtiennent le score de santé mentale le plus faible avec un score de-25,8.

Dans les autres régions

Depuis août, ces scores de santé mentale sont inégaux d’un mois à l’autre dans les différentes provinces. Malgré une baisse de 1,2 point par rapport au mois précédent, Terre-Neuve-et-Labrador enregistre encore le score de santé mentale le plus élevé parmi les provinces.

Pour le troisième mois consécutif, l’Alberta obtient le score le plus bas (-13).

Le Québec obtient le score de -11,3 en mars. En février, son score était de -12,5.

Le besoin d’une plus grande souplesse au travail après la pandémie

Près des deux tiers (65 %) des employés veulent la souplesse de pouvoir poursuivre le télétravail, une fois la pandémie terminée. Or, plus du quart des employés (26 %) ne croient pas que leur employeur le permettra. Ce groupe obtient le score de santé mentale le moins favorable (-15,4), comparativement aux employés qui s’attendent à une structure de travail souple (-9,9). Indiquant ainsi l’importance pour les employeurs d’écouter leurs employés et d’adapter les politiques pour répondre aux besoins de ceux-ci, souligne Morneau Shepell.

« Les organisations doivent pouvoir compter sur des gestionnaires résilients au moment où elles se redéfinissent et planifient la réintégration des bureaux. Elles doivent porter une attention particulière à leurs gestionnaires alors que nous définissons les critères de succès après la pandémie. Des compétences supplémentaires et un plus grand soutien sont nécessaires en raison des exigences accrues qui, selon la majorité de gestionnaires, devraient rester après la pandémie », note Paula Allen.