Le niveau de solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées canadiens reste inchangé au deuxième trimestre de 2019, selon l’indice Mercer de la santé financière des régimes de retraite, publié le 2 juillet.
Le ratio de solvabilité des régimes de retraite reste égal à 106 % au deuxième trimestre, soit le même niveau qu’au premier quart. Par contre, ce résultat marque une augmentation par rapport au début de l’année 2019 ou le ratio était à 102 %.
L’équilibre parfait presque atteint
Un scénario semblable pour le ratio de solvabilité médian des régimes de retraite des clients. Il demeure inchangé à 97 % depuis la fin du premier trimestre chez Mercer. Tandis que du côté d’Aon, le ratio de solvabilité médian est passé de 98,5 % au premier trimestre pour s’établir à 99,3 % à la fin du mois de juin.
La solvabilité médiane demeure élevée par rapport aux normes historiques. « Étant donné l’évolution rapide des conditions du marché, les processus de gouvernance doivent être souples, car des possibilités — et des risques — se présenteront et disparaitront soudainement. Les régimes de retraite doivent pouvoir réagir rapidement pour en tirer profit », dit Claude Lockhead, associé exécutif de la pratique retraite et placements, Canada, d’Aon.
Capitalisation des régimes
« Le niveau de capitalisation des régimes de retraite a atteint un sommet à la fin d’avril avant de chuter à nouveau en raison de la diminution soutenue des taux d’intérêt », indique Mercer. Les rendements positifs des marchés des actions ont permis de prévenir la chute du niveau de capitalisation, ajoute la firme-conseil.
Près de la moitié des régimes de retraite canadiens sont entièrement capitalisés, soit 48,2 % des régimes, selon Aon. Une hausse de 1,2 point de pourcentage, depuis la fin du premier trimestre. Mercer ajoute que 3 % des régimes affichent une capitalisation inférieure à 80 %, selon l’approche de solvabilité.
Les yeux rivés vers les promoteurs
En raison de la baisse des rendements obligataires, les promoteurs de régimes de retraite devraient se préparer à la volatilité prochaine, laisse entendre Aon lors du dévoilement de ses résultats. « Il peut y avoir volteface. En six mois, nous sommes passés d’un environnement à rendement croissant, qui réduisait le passif des caisses de retraite, à un environnement à rendement décroissant, qui augmente le passif », dit Erwan Pirou, le directeur des placements pour les solutions déléguées d’Aon.
« Même si les récentes législations sur le financement des régimes de retraite en Ontario et au Québec permettent de s’attaquer à la volatilité des cotisations, les obligations au titre des régimes et l’exposition aux risques qui s’y rattache demeurent importantes pour un grand nombre de promoteurs », ajoute F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine avoirs de Mercer Canada.
Et puisque le niveau de capitalisation des régimes de retraite demeure élevé, leurs promoteurs, en particulier ceux des régimes à prestations déterminées fermés ou gelés, devraient réévaluer leurs stratégies de réduction des risques et vérifier où ils en sont dans l’exécution de leur plan, indique Mercer.
« Au cours des deux dernières décennies, bon nombre de facteurs systémiques ont incité des promoteurs de régimes à prestations déterminées à réduire les risques, principalement la diminution des taux d’intérêt qui a directement accru les obligations au titre des régimes », poursuit M. Tremblay.