La capacité et l’efficacité des municipalités à combattre les incendies sont des facteurs mal connus des assurés. Pourtant, ils influencent la prime d’assurance des habitations résidentielles et des entreprises.SCM Gestion des risques établit un classement des municipalités selon leur capacité à protéger les citoyens des incendies. Le Répertoire des services en assurance de dommages s’est procuré les noms des municipalités ayant pris des mesures pour mieux combattre les incendies. Celles-ci ont ainsi pu accéder à une meilleure place dans le classement établi par SCM Gestion des risques. Résultat : les primes des résidences et des entreprises situées dans ces municipalités ont diminué.
À l’inverse, si une municipalité ne protège pas ou peu son territoire contre les incendies, assurer ses bâtiments et habitations présentera un risque accru pour les assureurs. À titre d’exemple, si le service d’incendie local d’une municipalité met beaucoup de temps à intervenir, cela risque d’entrainer une hausse des primes.
En septembre 2011, SCM Gestion de risques avait aussi révisé le classement d’une cinquantaine de villes du Québec dont Saint-Alban, Senneterre, Saint-Alphonse-de Rodriguez, Lac-Etchemin, Ste-Catherine-de-Jacques-Cartier, Malartic, Beauceville, Saint-Donat, Saint-Alexis, Shannon, Saint-Luc, Sainte-Rose, Saint-Gérard-de-Majella. L’entreprise était en train de réviser le classement d’autres villes, telle Rawdon.
Pour établir le classement d’une ville, l’entreprise évalue les risques d’incendies ainsi que l’adéquation, la fiabilité, la solidité et l’efficacité des moyens de défense. Elle effectue ces analyses par le biais de son programme mené par le Service d’inspection des assureurs incendie (SIAI). Il s’agit d’une division de SCM Gestion de risques, soutenue par de nombreux assureurs de dommages.
L’indice du risque des municipalités
Pour ce faire, SIAI a développé un « Indice du risque des municipalités au Canada ». Cet indice est bâti selon une échelle d’évaluation des éléments constitutifs d’une bonne protection contre l’incendie. Des points de crédit leur sont attribués : 5 000 points au maximum.
L’entreprise accorde à une communauté une note qui reflète sa capacité à maitriser et à éteindre les incendies des risques commerciaux, industriels, institutionnels et résidentiels sur son territoire.
Ce classement comprend quatre volets et chacun reçoit une pondération particulière.
1. Le service d’incendie est noté sur une échelle de 1 800 points.
• 19 éléments tels que l’état du matériel roulant, l’importance de l’effectif, la qualité de sa formation et de ses interventions et la répartition géographique des pompiers sont analysés.
2. Le réseau d’eau recueille 1 700 points.
• 15 éléments tels que l’acheminement de la source au point de distribution, l’état et l’entretien des diverses composantes, ainsi que de la quantité des réserves d’eau sont analysés
3. Le système des communications d’urgence cumule 500 points.
• 7 éléments tels que la qualité des réseaux téléphoniques, l’importance de l’effectif et les systèmes de répartition des appels d’urgence sont analysés.
4. La sécurité contre l’incendie est notée sur 1 000 points.
• 12 objets tels que les programmes de prévention et de sécurité incendie chez le public, l’application des codes et règlements pour gérer le niveau de risque d’incendie dans l’ensemble de la collectivité sont analysés.
Finalement, des facteurs divers comme les conditions climatiques peuvent aussi influencer la note globale.
SIAI a créé des échelles distinctes selon les types de risques : entreprises industrielles et commerciales ainsi que le secteur résidentiel et des petits bâtiments. L’accumulation des points dans chaque catégorie permet de déterminer le nombre total de points de crédit. Le pointage obtenu classe les municipalités dans l’une des dix classes suivantes.
SCM Gestion des risques ne s’intéresse pas seulement au classement des municipalités selon leur capacité à protéger les citoyens des incendies. Elle a aussi élaboré un classement par code postal.
« En fait, nous établissons les classements de protection incendie par caserne.
À titre d’exemple, Montréal compte 66 casernes, ce qui pourrait faire 66 classements (habitations et entreprises) et non plus une seule série pour toute la ville, affirme Samir Hasbani, directeur, service d'inspection des assureurs incendie de SCM Gestion des risques.
« C’est une étape majeure dans notre progression avec l’application des données géomatiques. Cela permet aux rédacteurs production de cibler un risque à la fois et donc de tarifer plus précisément. »
De plus, le système indique le chemin et la distance en kilomètres entre le risque et le poste d’incendie. Toutes les adresses dans le code postal s’affichent, précise-t-il.
D’ici la fin de 2011, l’entreprise prévoit d’interroger la base de données de SCM en donnant une adresse pour connaitre son niveau de risque. De plus, SCM regarde la possibilité d’intégrer le tout dans les systèmes des assureurs en temps réel.
« Cela simplifiera grandement le travail des rédacteurs production (mieux connus sous le nom de souscripteurs), dit M. Hasbani. Par ailleurs, pour les assureurs, nous offrons la possibilité d’accéder aux points de vente, pour les courtiers qu’ils parrainent, selon un protocole contractuel d’affaires ».
TABLEAU
Nouveau classement des municipalités en 2011
Ville/Municipalité | Nouveau classement | |
Commercial | Résidentiel | |
Dolbeau-Mistassini (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 5,9 | 2,3B, 5 |
Péribonka (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 7,9 | 3A, 3B, 5 |
Saint-Eugène-d’Argentenay (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 7,9 | 3A, 3B, 5 |
Saint-Augustin (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 7,9 | 3A, 3B, 5 |
Saint-Stanislas (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 9 | 3B, 5 |
Sainte-Élisabeth-de-Proulx (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 9 | 3B |
Notre-Dame-de-Lorette (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 9 | 4,5 |
Normandin (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 6,9 | 3A, 3B, 5 |
Albanel (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 7,9 | 3A, 3B, 5 |
Girardville (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 7,9 | 3A, 3B, 5 |
Saint-Edmond-les-Plaines (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 9 | 3B, 5 |
Saint-Thomas-Didyme (Saguenay-Lac-Saint-Jean) | 7,9 | 3A, 3B, 5 |
Massuville (Montérégie) | 5 | 3A,3B,5 |
Howick (Montérégie) | 6 | 2 |
Campbell's Bay (Outaouais) | 7 | 3A,3B,5 |
Daveluyville (Centre-du-Québec) | 7,10 | 3A,3B,5 |
Asbestos (Estrie) | 5,10 | 2,3B,5 |
Beauceville (Chaudières-Appalaches) | 5,9 | 2,3B,5 |
Chertsey (Lanaudière) | 7 | 3A,3B,5 |
La Sarre (Abitibi-Témiscamingue) | 6,9 | 3A,3B,5 |
Saint-Célestin (Centre-du-Québec | 7 | 3A,3B,5 |
Source : Service d’inspection des assureurs incendie
Le classement des municipalités se fonde sur les échelles d’évaluation suivantes :
Échelle d’évaluation pour les habitations et petits bâtiments |
1* - Meilleur classement. Bien protégé : trois pompiers professionnels en service 24 heures sur 24, 365 jours par an et un chef des pompiers (tenu d’intervenir mais non pas d’être en service)2* - Bon classement (un pompier en service – 24 heures)3A - Poteaux d’incendie, un chef des pompiers (tenu d’intervenir mais non d’être en service) et 15 pompiers auxiliaires dont l’intervention est planifiée.3B - Équipe d’autopompe et camion citerne4 - Semi-protégé (une équipe d’autopompe seulement)5 - Aucune protection* Les classements 1 et 2 requièrent un minimum de points de crédits de la classe commerciale. |
Source : Service d’inspection des assureurs incendie
Échelle d’évaluation pour les entreprises
Dans une ville, certains secteurs sont parfois protégés par un réseau d’eau et des poteaux d’incendie, tandis que d’autres sont desservis par une caserne d’incendie et des équipes d’autopompes qui ne disposent pas d’un réseau d’eau. De la même manière, certains secteurs sont parfois munis d’un service rapide de transport d’eau (SRTE), alors que d’autres n’ont aucune protection. Ces derniers obtiennent une note de 10 pour les entreprises.
Exemple : pour 5 ;9 - la note est de 5 dans les secteurs de la ville où il y a des poteaux d’incendie et est de 9 dans tous les autres secteurs. Le deuxième résultat est donc moins bon.
Les notes 7 ;9 et 7 ;10 peuvent être attribués aux secteurs qui n’ont pas de réseau d’eau et à ceux qui n’offrent aucune protection incendie.