Le Bureau d’assurance du Canada (BAC) affirme que la cohérence en matière de rapports financiers est essentielle à la prise de décisions éclairées. Pourtant, à mesure que le secteur de l’assurance de dommages poursuit son adoption de la norme internationale d’information financière 17 (IFRS 17), les entreprises et les parties prenantes l’interprètent et l’appliquent de manière inégale. 

Depuis le 1er janvier 2023, les assureurs canadiens sont tenus d’appliquer IFRS 17 pour la comptabilisation des contrats d’assurance. Cette norme a une incidence directe sur la façon dont la rentabilité et la performance sont mesurées, comprises et comparées.

« Certains assureurs peuvent avoir des interprétations différentes de la variation des postes, tels que les charges et les produits financiers », souligne le BAC, qui donne cet exemple pour illustrer l’enjeu. En mars 2023, l’organisation a mis sur pied un groupe de travail chargé d’élaborer des mesures destinées à une utilisation commune dans l’industrie. 

« Pour aider à résoudre ces incohérences, le BAC, en collaboration avec son groupe de travail dirigé par ses membres, a publié un document contenant huit indicateurs clés de performance spécifiques à l’IFRS 17 » peut-on lire. « Ces ratios d’indicateurs clés de performance (KPI) constituent une avancée vers un reporting harmonisé, facilitant la comparaison et la compréhension des résultats financiers pour les régulateurs, les gouvernements et les observateurs du marché. » 

Le document, qui détaille le mode de calcul de chacun des huit KPI, met de l’avant des indicateurs pensés pour leur clarté et leur comparabilité. Il revient sur les définitions propres à IFRS 17, explique les avantages et inconvénients de chaque ratio, les indicateurs financiers ainsi que leurs effets (favorables, défavorables ou neutres), et montre en quoi IFRS 17 diffère des normes comptables précédemment acceptées. 

De nouveaux concepts financiers 

« La plupart des indicateurs de la norme IFRS 4 ne sont pas comparables à ceux de la norme IFRS 17. Par exemple, les compagnies d’assurance soumises à la norme IFRS 17 ne déclarent plus les primes acquises ni les sinistres survenus et non actualisés. De plus, la norme IFRS 17 inclut de nouveaux concepts financiers, tels que les produits et charges financiers nets d’assurance et les résultats des services d’assurance (une nouvelle mesure du bénéfice technique) » précise le BAC. 

« Le paysage des indicateurs clés de performance (KPI) IFRS 17 étant encore en évolution, il faudra quelques années avant que des indicateurs cohérents soient mis en place et que des comparaisons annuelles soient fiables. Cependant, l’amélioration de la cohérence entre les entreprises pendant cette période de transition contribuera à améliorer l’analyse comparative à mesure que le système gagnera en maturité. » 

Dans la mise en œuvre des KPI recommandés, certains éléments doivent être pris en compte, notamment l’utilisation par les entreprises de leurs propres indicateurs internes, en plus de ceux déjà existants : « Le BAC comprend que certaines entreprises disposent de leurs propres indicateurs internes, différents de ceux publiés publiquement » écrit-on. 

« Le BAC ne cherche pas à établir une norme unique de mesure de la rentabilité, mais vise plutôt à établir un consensus autour d’indicateurs possibles. Les entreprises, les régulateurs, les gouvernements et les autres parties prenantes devraient considérer ces KPI préliminaires comme des outils d’information seulement. »