L'Association internationale des contrôleurs d'assurance (AICA) a publié sa mise à jour semestrielle, le Global Insurance Market Report 2025, sur la base des résultats préliminaires de son exercice pour 2025. Les régulateurs de plus de 200 autorités affirment que la fragmentation géoéconomique, l'investissement de crédit privé par les assureurs et l'adoption croissante de l'intelligence artificielle (IA) sont les principales priorités en matière de surveillance.
Les auteurs du rapport affirment que dans l'ensemble, les résultats provisoires des assureurs montrent une solvabilité et une rentabilité stables. À l'échelle mondiale, le secteur de l'assurance est soutenu par une solide performance opérationnelle, une gestion efficace du passif et des réserves de capital robustes. « Les positions de liquidité se sont également améliorées pour de nombreux assureurs, bien que certains défis persistent en raison de l'augmentation des allocations d'actifs illiquides, de la volatilité du marché et des paiements de dividendes », écrivent-ils.
Les défis géoéconomiques comprennent les risques liés au crédit, aux devises étrangères, à la liquidité ainsi qu’aux taux d'intérêt et de souscription. « Les assureurs réagissent en adoptant de solides stratégies de gestion des risques, telles que la réaffectation des actifs, les tests de scénarios et la planification de la réponse aux crises », indique le rapport.
Les investissements des assureurs dans le crédit privé font actuellement l'objet d'un examen minutieux de l'AICA « afin de mieux comprendre les vulnérabilités potentielles et d'affiner les cadres de surveillance ». Les risques de crédit privé observés comprennent les risques de concentration et de contrepartie, de liquidité, d'évaluation et de marché, de même que de gouvernance et d'amplification du risque systémique. « La participation des assureurs aux marchés du crédit privé pourrait amplifier les risques systémiques si une baisse généralisée du crédit privé entraînait des ventes forcées d'actifs ou des défauts de paiement », avertissent les auteurs.
Enfin, ils affirment que l'IA introduit des risques qui nécessitent une gouvernance et une gestion des risques. « L'AICA examine l'adoption de l'IA dans le secteur de l'assurance en mettant l'accent sur ses implications pour les opérations, les bilans et les cadres de gestion des risques des assureurs », précise le rapport.
En résumé, « de solides performances opérationnelles et une production organique de capital ont joué un rôle essentiel dans l'atténuation de l'impact de la volatilité des taux d'intérêt, des mouvements défavorables du marché et des tensions géopolitiques au cours des dernières années », notent les auteurs. « Les assureurs ont également bénéficié de solides réserves de capital, d'une diversification efficace des risques entre les classes d'actifs et les zones géographiques et d'une gestion rigoureuse des actifs et des passifs. »
Le rapport souligne toutefois quelques défis. « Certains assureurs ont été confrontés à la volatilité des marchés, à l'élargissement des écarts et à la réduction des réserves de liquidités liées aux paiements de dividendes et aux rachats d'actions », rappelle l’AICA.
Précisons que les risques climatiques feront quant à eux l'objet d'un chapitre dédié dans le rapport de fin d'année de l'association.