Il faut s’attendre à voir Manuvie multiplier les initiatives du type de Vitalité. Son PDG Roy Gori s’attend à ce que l’assurance comportementale génère une grande partie de la croissance future de l’assureur.

L’assurance comportementale s’établit en fonction des habitudes de vie d’un client. Plus il a de saines habitudes de vie, plus il sera récompensé, notamment par une tarification moindre de sa police d’assurance vie.

Objectif 2022

Roy Gori en a parlé lors de ses deux plus récentes sorties publiques. La première est survenue le 27 juin, alors que Manuvie tenait une journée de l’investisseur. Puis, le 9 aout, l’assureur a tenu une conférence téléphonique suivant la divulgation de ses résultats du deuxième trimestre de 2018. Les retranscriptions des deux évènements ont été rendues publiques il y a peu et le Journal de l’assurance les a analysées.

M. Gori mentionne que d’ici 2022, il prévoit que ses activités à haut potentiel, telles celles en assurance comportementale, d’assurance collective au Canada et de gestion de patrimoine, génèrent les deux tiers des bénéfices de l’assureur.

20 contacts par mois

Le PDG de Manuvie a donné en exemple quelques statistiques lui indiquant que l’assurance comportementale aura un impact important. La première a trait au marché américain. Il affirme que 40 % de la population ne possède pas une couverture d’assurance vie. Parmi la proportion d’Américains qui en ont, 20 % sont sous-assurés. Ce scénario se répète dans tous les territoires où l’assureur est présent, dit M. Gori.

Là où l’assurance comportementale fait la différence, c’est parce qu’elle permet de multiplier les contacts avec le client, dit-il. « Normalement, les compagnies d’assurance vie interagissent une ou deux fois par année avec leurs clients. Avec des programmes tels que Vitalité et MOVE, nous interagissons avec nos clients jusqu’à 20 fois par mois. Franchement, cela se traduit par une relation plus forte avec le consommateur. Dans les marchés où nous avons lancé ces types de produits, nous observons un taux d’adoption 20 % plus élevé de nos solutions d’assurance vie que dans les marchés où nous ne les offrons pas. »

« Le statuquo mènera à l’échec »

Le monde change rapidement, souligne M. Gori. Les consommateurs embrassent les nouvelles technologies. Ils n’acceptent plus la complexité, dit-il.

« Fournir une proposition de 16 pages avec 128 questions pour obtenir un produit d’assurance vie ne passera plus. Les consommateurs veulent des solutions simples et intuitives, livrées instantanément. En même temps, de nouvelles start-ups agiles entrent dans notre espace. Rester immobile serait une voie vers l’échec. »

La stratégie canadienne : à lire lundi prochain

Michael Doughty, chef des opérations de Manuvie au Canada, a aussi fait le point sur la stratégie de l’assureur au pays. Il affirme que le potentiel de l’assureur y est sous-exploité. Comment l’exploitera-t-il ? À lire ici.