Le rapport State of the Climate in 2020, produit par l’American Meteorological Society (AMS), est une récolte de statistiques et d’informations pour l’année 2020.
Son contenu va dans le même sens que les derniers rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) et de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) : les constats sont alarmants.
Le confinement lié à la pandémie de COVID-19 et la diminution des émissions de gaz d’origine humaine (6 à 7 %) ont été insuffisants l’an dernier pour réduire la concentration atmosphérique en dioxyde de carbone.
L’année 2020 a été globalement la 2e année la plus chaude après 2016. Mais ce réchauffement n’est pas homogène, car soumis à de complexes variations régionales. Des anomalies climatiques ont été répertoriées dans toutes les régions du globe, et plusieurs records ont été fracassés. Au-delà d’un strict réchauffement, les changements climatiques sont variés. Dans certaines régions, on a vécu sécheresses et chaleurs extrêmes. Par exemple, sur le continent européen, l’année s’est avérée la plus chaude de toute l’histoire de la région, et, dans l’est de l’Afrique, la sécheresse a occasionné une infestation de criquets et une famine subséquente.
D’autres régions ont connu pluies ou neiges torrentielles, ouragans ou tempêtes. À plusieurs endroits, la montée du niveau de la mer a entraîné inondations et érosions de sol. En 2020, la température moyenne de l’Arctique a été la plus élevée depuis les 121 ans qu’on l’enregistre. C’est d’ailleurs le réchauffement de l’Arctique qui conditionne le réchauffement général de la planète. Ses glaces continuent à grandement diminuer. La route maritime qui ceinture l’Arctique et le pôle Nord, habituellement libre de glace un mois par année, l’a été pendant deux mois et demi.
Pour Philippe Gachon, professeur d’hydroclimatologie au Centre pour l’étude et la simulation du climat à l’échelle régionale (ESCER) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), le très peu de place que la situation tient dans la campagne électorale actuelle est inadmissible. La façon que les chefs de parti la traitent est « indécente ».
« Nos gouvernements doivent prendre la mesure de la situation pour prendre de vraies actions. Et nous avons besoin d’une vision collective. C’est l’élection de la dernière chance, ou il y aura un retard impossible à rattraper. On ne peut pas faire l’exploitation (très énergivore) d’un pétrole deux fois plus polluant que les autres ! ».
Il n’est pas surpris des données contenues dans ce rapport de l’AMS, mais il l’est du peu d’impact médiatique qu’il a occasionné.
La seule bonne nouvelle de ce rapport est que depuis quelques décennies, les catastrophes naturelles ont provoqué moins de décès. Les humains ont appris à mieux se protéger et les alertes se sont améliorées.
Fondée en 1919 au Massachusetts, l’AMS réunissait d’abord quelques centaines de météorologues des États-Unis. Ses 12 000 membres actuels sont des chercheurs, des étudiants, des enseignants, des communicateurs et d’autres professionnels en sciences de l’atmosphère, de l’océanographie et de l’hydrologie. Elle édite plusieurs publications scientifiques spécialisées sur ces sujets et, depuis 1920, un bulletin mensuel général. L’organisation gère des programmes de certification pour les personnes qui présentent les prévisions météo dans les médias, les météorologues et les personnes enseignantes.
Pour lire le rapport State of the Climate in 2020 (en anglais), cliquer ici.