Le nombre d’emplois est supérieur à celui du mois et de l’exercice précédents, l’avoir propre des clients se porte bien, leurs liquidités sont en nette augmentation par rapport aux chiffres compilés il y a un an, les revenus provenant de commissions et d’honoraires sont plus élevés, et le nombre de firmes inscrites à l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM) qui accusent des pertes est en baisse, selon les dernières chiffres sur le rendement de l’industrie compilés par l’Association canadienne du commerce des valeurs mobilières (ACCVM).
Dans son rapport intitulé Industry Performance During the COVID Period (en anglais seulement) qui compile des données liées à la période se terminant le 28 février 2021, l’ACCVM traite également des tendances en matière de marge de crédit des clients, des revenus totaux du secteur (dont les revenus issus de la négociation de titres à revenu fixe, d’émissions de titres et d’emprunts ainsi que des services bancaires d’investissement du secteur).
Sans surprise, l’ACCVM ajoute que les frais d’exploitation sont nettement plus élevés qu’il y a un an, grimpant à près de 940 millions de dollars en janvier 2021 avant de reculer à 902 millions en février. Le nombre d’emplois dans le secteur est plus élevé qu’il y a un an, totalisant 44 366 en février 2021 comparativement à 43 356 en février 2020.
L’avoir propre des clients, entretemps, s’est bien remis de la chute de 10 % enregistrée en mars 2020, pour maintenant dépasser les chiffres publiés il y a un an. En janvier et février 2020, cet avoir propre était de 3,064 billions et 2,959 billions de dollars respectivement, avant de chuter à 2,668 billions en mars de la même année. Ces chiffres ont depuis bondi, passant à 3,529 billions en février 2021.
Les liquidités des clients, parallèlement, ont gagné une remarquable augmentation de 23 % entre février et mars 2020, et sont restées élevées jusqu’à la fin de février 2021. En février 2020, ces liquidités s’élevaient à près de 69,2 milliards. Le mois suivant, ce chiffre est passé à 85,2 milliards de dollars. En date du 28 février 2021, elles s’élèvent à plus de 89,1 milliards.
En février 2021, les revenus totaux de l’industrie étaient de 2,877 milliards de dollars, contre près de 2,652 milliards de dollars il y a un an. Un calcul établit que les revenus de commissions se sont élevés à 513,276 millions de dollars, contre seulement 292,892 millions en février 2020. Rien qu’entre février et mars 2020, les revenus de commissions ont fait un bond remarquable de 58 %. Les revenus d’honoraires se sont élevés à 845,289 millions de dollars en février 2021, contre 751,143 en mars 2020. C’est en janvier 2021 et en avril 2020 que les revenus d’honoraires ont été les plus élevés, atteignant 964,286 et 909,563 millions de dollars respectivement.
Au total, seuls 27 courtiers inscrits à l’ACCVM ont déclaré des pertes en février, contre 45 il y a un an.
L’ACCVM dénonce le budget 2021
Selon l’ACCVM, le budget fédéral ne répond vraiment aux attentes. « Les Canadiens attendaient avec impatience un budget fédéral qui ferait la part des choses entre des mesures d’aide ciblées pour stimuler une économie aux prises avec la pandémie et des mesures pour relancer les dépenses d’immobilisation en vue d’une reprise – le tout dans un cadre budgétaire crédible. À cet égard, le budget n’a pas été à la hauteur », écrit l’ACCVM dans un communiqué. Le président et chef de la direction de l’Association, Ian Russell, ajoute que « les mesures annoncées dans le budget 2021 ne contribuent guère à améliorer les perspectives à long terme du pays. Le budget suscite des inquiétudes quant à la précarité des finances publiques en cas d’augmentation des taux d’intérêt. Les mesures budgétaires n’inspireront pas confiance aux investisseurs canadiens et étrangers et elles ne susciteront pas un grand soutien de la part des agences de notation. »
L’Association critique aussi le fait que le budget ne réussit pas à mettre au point un plan pour rétablir le ratio de la dette nette fédérale au PIB à ce qu’il était avant la pandémie. « En effet, le budget n’a fourni aucune cible budgétaire pour imposer une discipline en matière de dépenses publiques, se contentant de déclarer que le gouvernement s’engage à réduire la dette fédérale en tant que part de l’économie à moyen terme », déclare l’ACCVM, ajoutant que ce n’est pas le moment d’annoncer de nouvelles initiatives coûteuses, comme un programme national de services de garderie.
« L’ACCVM a demandé au gouvernement fédéral d’améliorer l’efficience du régime fiscal afin de stabiliser les finances publiques et qu’il puisse se préparer à engager des dépenses productives à l’avenir. Le gouvernement fédéral n’a fait aucune annonce à ce sujet dans le budget. L’accent devrait être mis sur la nécessité de rendre les assiettes fiscales aussi larges et complètes que possible, et d’examiner les dépenses fiscales (exemptions, déductions, crédits et remises) en vue d’éliminer ou de réduire celles qui n’atteignent pas les objectifs fixés par le législateur ou celles qui ne sont pas rentables. »