Michel Duval, président d’ESSOR Assurances, met en garde les courtiers qui n’ont pas encore commencé à opérer de changements. S’ils pensent qu’ils pourront travailler comme il le faisait il y a 30 ans, ils se trompent, assure-t-il.
Le courtage vit de grands changements souligne M. Duval, dont l’entreprise vient d’acquérir le cabinet de Québec Généralys. Ce n’est toutefois que le début, croit-il.
« On ne sait juste pas à quelle vitesse cela va aller, dit-il. L’intelligence artificielle va complètement changer la donne. On ne pourra plus travailler comme on l’a fait il y a 30 ans. Ça prenait des heures avant d’avoir une soumission avant. Ça ne sera plus qu’une question de minutes. Ça va complètement changer la façon de faire des affaires. »
Le changement démographique qui a cours au Québec sera lui aussi porteur de changements pour le courtage, dit M. Duval. « Des décisions d’entreprise vont se prendre. Les babyboumeurs font face à de nouveaux gestionnaires qui arrivent en poste. Ça change la dynamique. Il ne faut pas voir cela négativement. Il faut toutefois comprendre que le statu quo n’est plus une option. Les marchés mous et les marchés durs, ça n’existe plus. »
La consolidation s’accentuera
La transaction qui fait passer Généralys dans le giron d’ESSOR Assurances fait en sorte que cette dernière possède désormais un volume de primes de 210 M$ en assurance de dommages. Comment M. Duval a-t-il pu réaliser cette acquisition ?
« David Laflamme et moi nous connaissons depuis plusieurs années. À un moment, il a décidé de faire autre chose. C’est donc grâce à notre relation de longue date que cette transaction a pu se faire », a relaté M. Duval, précisant que M. Laflamme restera pendant un temps au sein de l’entreprise en tant que consultant.
L’acquisition de Généralys permettra à ESSOR d’étendre son empreinte dans la région de Québec, où le cabinet est présent depuis 1996. M. Duval n’a toutefois pas l’intention de créer un cabinet qui couvre la province de Québec dans son entièreté. Il a confié vouloir se concentrer sur l’axe Montréal-Québec.
« Pour nos prochaines acquisitions, on ira en fonction des opportunités qui s’offrent à nous. Certaines prennent plus de temps que d’autres. ESSOR réalise des acquisitions depuis 1989. Le marché est en consolidation. On s’en va vers une nouvelle vague de transferts très importante. Ça ne fait que commencer. Il faut s’y adapter. »