Il y a deux ans, le Journal de l’assurance révélait que des programmes de formation collégiaux en assurance de dommages peinaient à survivre. La situation s’est améliorée, dit Robert LaGarde, mais obtenir le financement pour démarrer une cohorte voulant obtenir une attestation en études collégiales (AEC) demeure problématique. La Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages veut aider les collèges à résoudre ce problème.

M. LaGarde a d’ailleurs révélé au Journal de l’assurance que la Coalition obtiendra un financement record cette année. Au moment de mettre sous presse, elle avait amassé plus de 450 000 $. Une partie de cet argent servira à financer des cohortes d’étudiants, dit M. LaGarde. Le ministère de l'éducation du Québec estime à 150 000 $ le montant nécessaire pour financer une cohorte de 25 étudiants en assurance de dommages.

M. LaGarde a révélé au Journal de l’assurance que la Coalition regarde la possibilité d'en financer une cohorte d'AEC en assurance de dommages. Elles sont actuellement toutes financées par le ministère de l'Éducation ou Emploi-Québec. La Coalition analyse ainsi la possibilité d'avoir une enveloppe budgétaire spéciale pour financer des cohortes supplémentaires d'AEC en assurance de dommages en partenariat avec le gouvernement. L'idéal serait que lorsque la Coalition financerait une cohorte, le gouvernement en finance quatre supplémentaires. Ainsi, si la Coalition finance deux cohortes, le gouvernement en financerait huit. 

M. LaGarde souligne qu’avec dix cohortes financées, ce sont au moins 250 candidats de plus qui seront forés dans l’industrie. Ce qui viendrait remplacer une grosse proportion des candidats qui n’ont qu’un secondaire V et trois ans d’expérience, croit-il.

« Bien souvent, si les collèges n’ont qu’une douzaine de postulants pour démarrer une AEC, ils vont la retarder, car le cout est trop élevé. En plus, si Emploi-Québec dit aux postulants potentiels qu’ils peuvent directement aller aux examens, ça ne nous aide pas. L’inverse peut aussi être vrai. Un collège peut avoir 60 postulants pour 30 places, mais n’a pas le financement pour démarrer une seconde cohorte », dit-il.

M. LaGarde déplore que le financement des AEC demeure aussi difficile à obtenir auprès d’Emploi-Québec et du ministère de l’Éducation. D’autant plus que la Commission des partenaires du marché du travail, un organisme gouvernemental a identifié l’assurance de dommages comme étant le secteur où il était le plus urgent d’intervenir.

Or, le financement des AEC diminue. M. LaGarde en prend pour exemple le Cégep du Vieux-Montréal. En 2008-2009, Emploi-Québec finançait trois cohortes. En 2010-2011, ce chiffre a diminué à deux. Actuellement, une seule cohorte y est financée par Emploi-Québec.

La Coalition entend intensifier ses pressions au niveau gouvernemental pour faire bouger les choses. M. LaGarde est désormais inscrit comme lobbyiste à cet effet. « Il est important que les instances gouvernementales comprennent qu’il est important d’être à l’écoute de notre industrie, compte tenu de la protection du patrimoine que nos professionnels certifiés offrent », dit-il.

La Coalition ne fait pas de représentations concernant la révision du DEC en Conseil en assurances et en services financiers pour le moment. Le ministère de l'Éducation révise actuellement ce programme afin de l'actualiser et assurer l'adéquation de ce programme avec les besoins du marché du travail. La Coalition suit l'évolution de cette révision et collabore avec la ministère en ce sens.

M. LaGarde fait aussi remarquer que ce n’est pas que le secteur de l’assurance de dommages qui en bénéficie, mais aussi celui de l’assurance vie. Il est connu qu’environ 50 % des diplômés au DEC prennent la voie des services financiers.

« Il y a aussi certains diplômés qui font le pont avec le baccalauréat à l’université. Ils vont étudier en actuariat et on les revoit plus tard », note M. LaGarde.