Le score de l’Indice de santé mentale de Solution Mieux-être LifeWorks (auparavant Morneau Shepell) s’est établi à -10,7 en avril 2021, comparativement à -11,2 en mars 2021. Les scores négatifs indiquent que le niveau de santé mentale se situe sous le score de référence antérieur à la pandémie.

L’Indice de santé mentale connait ainsi un 13e score négatif d’affilée. Lors du premier indice mensuel publié par LifeWorks en avril 2020, son score atteignait -11,7. Il a connu son plus bas niveau en décembre 2020, à -11,8.

Publié mensuellement depuis avril 2020, l’Indice de santé mentale repose sur les résultats d’une enquête. Pour le présent indice, LifeWorks a sondé 3 000 Canadiens, du 22 mars au 2 avril 2021. Tous les répondants étaient employés au cours des six mois précédents l’enquête, précise la firme-conseil.

Optimisme

Malgré la succession de scores négatifs depuis plus d’un an, l’indice s’est teinté d’optimisme en avril 2021. Il n’avait pas obtenu un score aussi élevé depuis septembre 2020 (-10,2). Le score s’est embelli à chacun des quatre derniers mois. Par ailleurs, le score de santé mentale des Québécois a remonté de -11,3 en mars à -9,7 en avril.

Les répondants à l’enquête de LifeWorks ont aussi été amenés à désigner l’évènement qui améliorerait le plus leur perception de l’avenir. Parmi eux, l’espoir de se faire vacciner contre la COVID-19 est ce qui améliore la perspective des Canadiens.

Signaux mixtes

Pour leur part, les scores secondaires de l’indice envoient des signaux mixtes. Parmi les plus encourageants : la majorité des scores secondaires se sont améliorés en avril par rapport à mars.

Entre autres, le score secondaire relatif à l’anxiété a connu la plus grande amélioration en avril comparativement à mars. Le score secondaire relatif à la santé psychologique s’est aussi amélioré. Il a ainsi renversé sa tendance à reculer constamment depuis la création de l’indice.

En revanche, la plupart des scores secondaires de l’Indice de santé mentale ont une côte à remonter. Sauf en ce qui touche le score du risque financier, LifeWorks signale que tous les scores secondaires demeurent bien en deçà des scores de références d’avant la pandémie.

De plus, le rapport de l’indice révèle une nette augmentation du stress mental chez les Canadiens, avec un score de variation du stress mental à 57,1 (50 est le point neutre : aucune variation par rapport au mois passé). Il ajoute que 21 % de la population ressent un plus grand stress mental qu’au mois précédent. « La hausse la plus marquée du stress mental touche les répondants de l’Alberta (60,1) et de l’Ontario (58,0) », peut-on lire.

Ce qui fait dire à la firme-conseil que ce la santé mentale des Canadiens demeure exposée à des risques importants. « Le Canada a connu des améliorations inégales au cours du dernier mois, alors que des mesures de confinement plus contraignantes et l’incertitude liée à la disponibilité des vaccins ont accentué les sentiments d’isolement et de malaise. La situation semble s’être améliorée au cours des dernières semaines alors que la réduction du nombre de cas favorise un certain optimisme. Cependant, la santé mentale des Canadiens en emploi est toujours bien inférieure à son niveau avant la pandémie », a affirmé Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Solutions Mieux-être LifeWorks.

Près de la moitié des Canadiens ont besoin de soutien

La principale conclusion de l’Indice de santé mentale LifeWorks est d’ailleurs l’important besoin de soutien psychologique des Canadiens, malgré un regain d’optimisme. Il révèle que 45 % des travailleurs canadiens veulent du soutien en santé mentale.

Cette révélation de l’indice fait écho aux propos tenus par Jacques Goulet devant le Cercle canadien de Montréal. Le président de Sun Life Canada avait dit recevoir de plus en plus d’appels de détresse à ses centres de service à la clientèle en assurance collective.

Dans le rapport de l’Indice de santé mentale, LifeWorks écrit que « plus d’un an depuis le début de la pandémie, la fatigue liée aux restrictions en place et les délais dans l’acheminement des vaccins pèsent sur la santé mentale des Canadiens ». Il ajoute que, les inquiétudes quant à la dangerosité des variants du virus de la COVID-19 entrainent la mise en place de mesures de confinement dans plusieurs régions du pays.

Rendre les soins plus abordables

Le rapport de l’indice d’avril 2021 aborde également les obstacles qui empêchent les Canadiens de demander un soutien en santé mentale. Le cout élevé des soins vient au premier plan. « Parmi ceux qui n’ont pris aucune mesure pour obtenir de l’aide en santé mentale même s’ils en ont besoin, 30 % estiment qu’ils n’ont pas accès à des soins abordables », peut-on lire dans le rapport. Il révèle aussi que 29 % pour cent disent ne pas avoir l’énergie de demander de l’aide, 27 % ne savent pas quel type de soins leur conviendrait.

Revenant sur les scores de santé mentale inférieurs à ce qu’ils étaient avant la pandémie, Stephen Liptrap a invité les employeurs à en reconnaître les conséquences à long terme et prendre des mesures pour offrir un soutien mental accessible.

Il loue aussi les mesures de gratuité prises par certaines provinces. « Alors que bon nombre de Canadiens n’ont pas accès à de telles mesures par l’intermédiaire de leur employeur, il est bien de voir que certaines provinces ont pris l’initiative d’offrir gratuitement à leurs résidents des programmes en santé mentale. » Le PDG de LifeWorks dit que c’est le cas de l’Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan.