En 2006, le Québec comptait 311 assureurs. Dix ans plus tard, en 2016, on en dénombre 257. La baisse est plus marquée en assurance vie, où le secteur a perdu 30 % de ses joueurs.

Il s’agit d’un recul de 17,4 %, indique l’Autorité des marchés financiers, dans son Rapport annuel sur les institutions financières 2016, publié à la mi-juin. Ce chiffre comptabilise à la fois assureurs de personnes et assureurs de dommages. Ainsi, au 31 décembre 2016, le Québec comptait 87 assureurs de personnes et 165 assureurs de dommages, ainsi que cinq autres assureurs qui exercent dans les deux segments.

Moindre recul en IARD

Dix ans plus tôt, au 31 décembre 2006, le Québec comptait 124 assureurs de personnes. Il y en a donc 37 de moins, un recul de près de 30 %. En assurance de dommages, le recul est de 18 assureurs pour la même période, soit une baisse de 10 %.

Ce recul du nombre d’assureurs n’a toutefois pas enfreint la croissance de l’industrie. Ainsi, les primes souscrites directes par les assureurs de personnes ont augmenté de 64,9 % de 2006 à 2016, passant de 9,7 milliards de dollars (G$) à 16 G$. En assurance de dommages, la hausse est de 32,4 %, passant de 7,1 G$ à 9,4 G$ sur la même décennie.

Le nombre de coopératives de services financiers a connu une baisse plus marquée que le nombre d’assureurs. Sur dix ans, le recul est de 42,8 %. Leur nombre est passé de 530 en 2006 à 303 en 2016.

Quant au nombre de sociétés de fiducie, il est resté stable passant de 37 à 36. Même chose pour le nombre de sociétés d’épargne, passant de 7 à 8.

Les investissements dans les fintechs en hausse

L’Autorité fait aussi écho dans son rapport à une étude réalisée par EY et Finance Montréal, qui montre la progression du financement des fintechs de par le monde. De 2012 à 2014, ces investissements sont passés de 139 millions de dollars (M$) en 2012 et ont atteint 225 M$ en 2014. Un an plus tard, ils ont triplé. Ils ont atteint 695 M$ en 2015.

Le Québec n’est pas en reste, EY et Finance Montréal estiment que les investissements dans les fintechs au Québec étaient de l’ordre de 46 M$ en 2014. En 2015, ce montant était de 106 M$.

Cette montée suscite toutefois certaines craintes au sein des institutions financières. L’Autorité cite dans son rapport une étude de 2016 de PricewaterhouseCoopers (PwC), qui a en sondé plusieurs assureurs et plusieurs banques pour connaitre les impacts qu’auront les fintechs sur le secteur financier traditionnel d’ici 2020.

On retrouve ainsi 83 % des institutions financières sondées qui croient qu’une portion de leurs activités sera touchée. Cette proportion grimpe à 95 % chez les banques.

Ces mêmes institutions financières estiment que 23 % de leurs parts de marché risquent d’être perdues aux fintechs. Cette proportion est de 2 % chez les assureurs.

Les assureurs vie québécois améliorent leur bénéfice net

L’Autorité a aussi fait le point sur le bénéfice net enregistré par l’industrie de l’assurance vie en 2016. Après avoir connu une baisse de 2,1 G$ ou 15,7 % de 2014 à 2015, les bénéfices totaux ont plus que repris le terrain perdu de 2015 à 2016 avec une hausse de 2,3 G$ ou 20,8 %. « La hausse des taux d’intérêt à long terme de même que la bonne performance des marchés boursiers ont assurément contribué à ces résultats », indique le régulateur.

L’Autorité y mentionne aussi que la hausse des taux de rendement des obligations du Canada a aidé les assureurs. « Les taux d’intérêt à long terme ont une incidence directe sur le rendement réalisé sur les nouveaux investissements en plus d’avoir un impact sur l’hypothèse du taux de réinvestissement utilisé pour l’évaluation des provisions mathématiques. La hausse des taux observée en 2016 a donc été bien accueillie par les assureurs », peut-on lire dans son Rapport annuel sur les institutions financières 2016.