Le chef de l'opposition officielle, Jean-François Lisée, et la porte-parole du Parti Québécois en matière de santé, Diane Lamarre, proposent de s'attaquer à la discrimination touchant les survivants du cancer, qui sont souvent incapables de s'assurer ou qui doivent payer des primes très élevées. Ils suggèrent l'adoption d'un projet de loi faisant en sorte que les survivants du cancer, après leur guérison, n'aient pas à payer davantage que les autres citoyens pour leur assurance.

« Près d'un Québécois sur deux sera atteint d'un cancer au cours de sa vie. Heureusement, plus de 60 % y survivront au-delà de cinq ans. Mais, en ce moment au Québec, ce n'est pas parce qu'on a survécu au cancer qu'on cesse d'en être victime. Pour les survivants, contracter une assurance vie, une assurance invalidité, une assurance habitation, ou même obtenir un prêt s'avère difficile ou impossible, et ce, même si la possibilité d'une récidive est négligeable, voire nulle. Il s'agit d'une forme de discrimination que nous ne pouvons pas tolérer », a indiqué Jean-François Lisée.

S’inspirer du modèle français

Le Parti Québécois souhaite donc tendre la main au gouvernement afin de travailler au dépôt d'un projet de loi en ce sens lors de la prochaine session parlementaire. « Le Québec aurait avantage à s'inspirer de l'exemple français, qui a consacré le droit à l'oubli. Ce droit permet d'éviter des surprimes ou l'exclusion d'une assurance en éliminant, après un temps déterminé, l'obligation de déclarer à l'assureur le fait d'avoir eu un cancer. Par exemple, pour les survivants de 5 cancers courants et de l'hépatite C, le délai d'accès au droit à l'oubli pourrait varier entre 1 et 10 ans seulement », a détaillé la porte-parole.

Il existe maintenant des données probantes sur la survie à plusieurs types de cancer. En France, les personnes ayant eu l'hépatite C ou certains types de cancer - de la thyroïde, du sein, du col de l'utérus, du testicule, et certains mélanomes de la peau - peuvent avoir accès à une assurance sans surprime ou exclusion après des périodes sans traitement variant de 1 à 10 ans.

Interrogée par le Journal de l'assurance, l'Association canadienne des compagnies d'assurances de personnes (ACCAP) au Québec dit souhaiter participer aux discussions à ce sujet. Nous vous livrerons sa position lundi matin.