À l’image du programme britannique dont le ministre Barrette s’est inspiré, le programme québécois inclura différentes étapes (Step Wise Care), qui iront de modalités moins intensives jusqu’à la psychothérapie individuelle.

De son côté, l’Angleterre s’est posé la question sur l’efficacité des diverses modalités de traitement de son programme public. En juin 2017, la revue BMC Psychiatry a publié les résultats d’une étude gouvernementale sur le programme public de psychothérapie britannique appelé Improving Access to Psychological Therapies (IAPT).

Programme non concluant pour la moitié des patients

Cette étude représente une seconde évaluation du régime public britannique depuis son implantation. Elle a révélé que la moitié des patients qui ont suivi le programme IAPT n’ont pas amélioré leur situation. Pour certains, celle-ci s’est même détériorée. « Il est préoccupant de constater que la moitié des patients, quel que soit le type d’intervention, n’a pas montré d’amélioration », ont dit les chercheurs.

L’IAPT a débuté en Angleterre en 2008 et donne à ce jour accès à ses services à plus de 900 000 personnes chaque année. Les chercheurs ont analysé les données de 33 243 personnes traitées pour la dépression dans 103 programmes IAPT. La psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) est l’intervention psychologique que le programme britannique recommande en première ligne. Lorsque d’autres traitements ont échoué, il recommande le counselling, soit un regroupement d’approches humanistes et fondées sur l’expérience.

Les deux tiers des patients analysés ont été traités par la TCC, et les autres par counselling. Dans l’ensemble du programme, seuls 2 % avaient reçu d’autres formes de psychothérapies approuvées. Quel que soit le traitement reçu, la moitié des patients ont vu leur état s’améliorer après avoir suivi le programme, soit 50,1 %, alors que 46 % sont restés stables et 3,5 % ont vu leur état empirer.

Les contribuables appelés en renfort

Avant son déploiement de 2008, le gouvernement britannique avait initialement investi 33 millions de livres dans l’IAPT, soit 55,6 millions de dollars canadiens (M$). Il a dû consentir des investissements additionnels de 110 millions de livres en 2010 (185,3 M$) et 173 millions de livres en 2011 (291,4 M$).

Le ministre Barrette prévoit quant à lui démarrer le programme québécois par un investissement de 35 M$. Plus de 600 000 de personnes devraient éventuellement y avoir accès annuellement.