Selon un récent rapport d’AM Best, la tendance à la hausse du total des capitaux investis en réassurance, qui durait depuis une décennie, s’est terminée en 2022 avec une baisse de 7 %, pour atteindre 530 milliards de dollars (tous les chiffres sont exprimés en dollars américains). 

La baisse en 2022, par rapport à l’année précédente, est la première enregistrée depuis le début des examens annuels de la réassurance en 2012. 

Selon le rapport intitulé Best’s Market Segment Report : Capital Fluctuates Amid Volatile Market Dynamics, cette baisse provient principalement aux pertes d’investissement liées à la valorisation au prix du marché du capital de la réassurance traditionnelle. Le rapport indique que le capital de réassurance a enregistré une baisse de 14 % à la fin de l’année 2022, passant de 411 milliards de dollars à 475 milliards de dollars à la fin de l’année 2021. 

« La plupart de ces pertes découlent de la hausse des taux d’intérêt, de l’élargissement des écarts de crédit et de la volatilité accrue des marchés boursiers », écrivent les experts. 

Le rapport indique également que le capital de réassureurs tiers est resté stable jusqu’en 2022. 

« Les facteurs dissuasifs de l’introduction de nouveaux capitaux tiers au cours des dernières années incluent la lassitude face aux pertes, l’incertitude des modèles et les coûts d’opportunité pour les nouveaux participants potentiels sur le marché », écrivent les experts. « En outre, les investisseurs n’ont pas été immunisés contre la volatilité du marché en 2022. »

AM Best prévoit toutefois qu’une partie des pertes d’investissement se dissipera et que le capital sera généré grâce aux rendements d’exploitation pour le reste de l’année 2023. 

« La première estimation pour 2023 est une augmentation globale de 5,6 % pour atteindre 560 milliards de dollars en capital de réassurance, principalement en raison de la croissance du capital traditionnel », indique le rapport. « Cependant, cette estimation n’inclut pas la possibilité de la création de nouveaux réassureurs, car toute création au cours du second semestre 2023 ne fournirait probablement pas de capacité avant 2024. »