La valeur nette globale des ménages canadiens a augmenté au premier trimestre de 2025 par rapport à la même période l’année dernière. Or, l’écart de revenu entre les ménages les plus riches et les plus pauvres a quant à lui atteint un sommet historique. Cet écart s’est creusé un peu plus chaque année depuis la pandémie de COVID-19.
« Les ménages au revenu le plus élevé ont bénéficié de placements, alors que ceux au revenu le plus faible ont affiché une baisse de salaires », résume d’entrée de jeu le rapport de Statistique Canada, Comptes économiques du secteur des ménages canadiens répartis selon le revenu, la consommation, l'épargne et le patrimoine, premier trimestre de 2025.
« L'écart de revenu est défini comme l'écart de la part du revenu disponible entre les ménages de la tranche supérieure de 40 % de la répartition des revenus et ceux de la tranche inférieure de 40 %, explique Statistique Canada. Au premier trimestre de 2025, cet écart a atteint un sommet historique de 49,0 points de pourcentage. » Le plus bas niveau enregistré était de 43,8 points de pourcentage au premier trimestre de 2021.
« L'écart de patrimoine entre les ménages de la tranche supérieure de 20 % et ceux de la tranche inférieure de 40 % s'est établi à 61,4 points de pourcentage au premier trimestre de 2025 », ajoute l’organisme fédéral.
Revenu disponible
Les paiements d’intérêts des ménages ont diminué de 4,8 % en moyenne au premier trimestre de 2025 par rapport à celui de 2024. Les revenus disponibles, toutes catégories confondues, ont connu une croissance de 6%. Les ménages le plus pauvres (la tranche inférieure de 20 %) ont la plus faible croissance.
Cela s’explique en grande partie par la baisse des salaires, attribuable à une diminution du nombre d’heures travaillées. Les ménages à faible revenu, nuance le rapport, sont plus sujets à la perte d'emploi en période de ralentissement économique.
« Les ménages au revenu le plus faible ont également connu la plus forte réduction du revenu net de placements, la baisse des revenus de placements (-399 $; -35,3 %) ayant plus que contrebalancé la baisse des paiements d'intérêt (-107 $; -7,1 %) », souligne le rapport.
À l’inverse, « le revenu disponible moyen des ménages au revenu le plus élevé (la tranche supérieure de 20 % de la répartition des revenus) a augmenté au rythme le plus rapide de toutes les catégories de revenu au premier trimestre de 2025 comparativement à un an plus tôt (+3 748 $; +7,7 %). Ces chiffres sont principalement attribuables aux gains en salaires moyens (+2 441 $; +4,7 %) et en revenus de placements (+1 070 $; +7,4 %) ». Pour ces mêmes raisons, leur épargne a aussi connu la plus forte augmentation.
Les ménages de la classe moyenne, soit ceux situés dans le 60 % du milieu de la distribution des revenus, ont vu leur revenu croître à un rythme inférieur à la moyenne des ménages au premier trimestre de 2025.
Bien que leurs salaires aient progressé de 4,4 %, au même rythme que la moyenne de tous les ménages, leurs revenus de placement ont reculé de 2,1 % par rapport à l’année précédente.
Possession inégale de la richesse
Les 20 % les plus riches détiennent 64,7 % de la valeur nette totale des ménages au Canada, avec une moyenne de 3,3 millions de dollars par ménage. Les 40 % les plus pauvres possèdent quant à eux seulement 3,3 % de la richesse nationale, avec une valeur nette moyenne de 85 700 dollars.