Selon Rim Charkani, présidente de Walo, la crise sanitaire est dommageable pour l’éducation financière des jeunes. Les familles frappées par la crise économique ont des soucis plus urgents et repoussent la sensibilisation à l’épargne à l’arrière-plan, a-t-elle affirmé lors d’un webinaire tenu le 14 octobre dans le cadre de la Semaine de la coopération.

L’activité se déroulait sous le thème « Repenser notre société avec les défis de demain ». Elle était animée par Guy Cormier, président du Mouvement Desjardins.

Walo est une application mobile visant l’éducation financière des jeunes générations. Les parents peuvent ainsi se servir de l’argent de poche versé aux enfants pour faire cette éducation.

Paradoxalement, la crise actuelle force un grand nombre de consommateurs, habitués à vivre d’un chèque de paie à l’autre, à revoir leur rapport à l’épargne. La nécessité de bien outiller les jeunes en matière de finances personnelles n’en est que plus évidente, indique Mme Charkani.

De nombreux outils théoriques ont été conçus pour aider les jeunes à comprendre les bases de la santé financière, notamment par les institutions financières. Mais leur utilisation concrète dans la vie quotidienne demeure insuffisante, estime-t-elle. C’est cette lacune que Walo veut combler, en créant des occasions de dialogue et d’échanges au moment où les jeunes doivent décider comment ils utilisent leur argent.

Rapport à l’argent

Selon Rim Charkani, le rapport à l’argent a été modifié par la pandémie, avec le paiement sans contact ou en une application mobile. Selon elle, cela envoie un message contradictoire, une forme de dématérialisation de l’argent qui peut poser problème. « Il n’a jamais été aussi facile de payer et de dépenser », dit-elle.

Mme Charkani cite une étude britannique montrant que la discrimination envers les jeunes filles persiste. Celles-ci recevraient deux fois moins d’argent de poche que les garçons, tout en exécutant un plus grand volume de tâches domestiques. « L’éducation aide à sortir de la pauvreté et favorise l’égalité des chances », conclut Rim Charkani.