Les accidents de la route toutes catégories confondues étaient en diminution au Québec entre 2016 et 2019 avant même que n’apparaisse la pandémie de COVID-19, montrent des chiffres des cinq dernières années et obtenus auprès de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ). En 2020, les restrictions sur la circulation automobile causées par la pandémie auront largement bénéficié aux assureurs avec une diminution de 26 000 du nombre d’accidents par rapport à 2019.
De 2016 à 2020, le nombre total d’accidents de la route dans la province a régressé de 99 883 à 70 560, une baisse de près de 30 000. Les accidents graves et légers ont décru d’année en année durant cette période. Bon an, mal an, entre 300 et 350 personnes perdent la vie chaque année sur les routes de la province. Durant ces cinq années, le sommet a été atteint en 2017 avec 334 victimes, mais en 2019, il était tombé à 309 victimes. En dépit de la COVID-19 et de ses effets sur l’achalandage routier, ce nombre a augmenté de sept en 2020 et a ainsi atteint 316.
L’année 2017 compte aussi 1 271 accidents graves, 26 532 accidents légers, 74 558 accidents avec dommages matériels seulement et 102 696 toutes colonnes confondues (102 695). Toutefois, la situation avait commencé à s’améliorer en 2018, donc avant l’apparition de la COVID-19, et avait continué à s’embellir en 2019.
L’année la plus sombre de toute l’histoire de la sécurité routière au Québec s’est produite en 1973. Durant ces douze mois, 2 209 personnes avaient perdu la vie dans divers accidents, mais un redressement spectaculaire s’est amorcé par la suite. La province est passée sous la barre des 1 000 décès en 1991 avec 988 morts et sous les 500 décès en 2008 avec 456 accidents mortels. Depuis 2013, le nombre de décès annuels sur les routes n’a jamais dépassé les 400.
2020, l’année des limitations de déplacements
Au printemps 2020, de sévères restrictions aux déplacements à travers le Québec sont imposées pour faire face à la première vague de la COVID-19 qui avait commencé à se propager dans la province quelques mois plus tôt. Les gens sont invités à rester chez eux pour limiter la propagation. Le télétravail et la fermeture de nombreux commerces ont pour effet de réduire la circulation. En outre, les déplacements non justifiés entre différentes régions ou différentes villes sont interdits et des contrôles policiers sont même mis en place pour restreindre l’accès à certains territoires.
Ces mesures drastiques ont eu un effet marqué sur le bilan routier de 2020 : à l’exception du nombre d’accidents mortels qui fait 316 victimes, les indicateurs sont en baisse dans toutes les autres colonnes. En douze mois, les accidents graves chutent de 1 102 à 986, les accidents légers passent de 25 404 à 17 873 et les accidents matériels seulement de 70 060 à 51 385. Au total, le nombre d’accidents en un an recule de 26 000, à la grande satisfaction sans doute de plusieurs assureurs.
L’amélioration du bilan routier dans la province se poursuit malgré l’augmentation du parc automobile. De 2016 à 2020, le nombre de titulaires d’un permis de conduire ou d’un permis probatoire au Québec est passé de 5 330 564 à 5 546 433 et celui des véhicules en circulation de 6 310 810 à 6 834 681.
Les statistiques de 2021 ne sont pas encore disponibles et il est encore trop tôt pour connaître l’impact de la deuxième année de la pandémie sur le nombre d’accidents de la route, mais il sera intéressant de constater si ce recul s’est poursuivi ou si les chiffres demeureront sensiblement les mêmes qu’en 2020. À la SAAQ, on indique que 2020 aura été une année atypique et on ne serait pas étonné d’une certaine hausse du nombre d’accidents en 2021.
Les régions les plus à risques
Les statistiques de la SAAQ selon la nature des dommages et la région, en pourcentage et un taux pour 100 000 habitants de 2016 à 2020 dressent un palmarès négatif des régions où ces accidents ont été les plus nombreux en %. La Montérégie est en tête, sinon en deuxième position dans les trois catégories.