Depuis le lancement de la nouvelle version de ChatGPT au mois de mars dernier, les agents conversationnels (dit chatbot) font l’actualité. L’intelligence artificielle générative, considérée comme une technologie passionnante, offre aux consommateurs et aux développeurs des possibilités infinies.

Prudence tout de même, les entreprises qui l’utilisent doivent veiller à ce que les bonnes pratiques en matière de sécurité et de confidentialité des données soient respectées.

Le 13 mars 2023, la nouvelle version de ChatGPT voit le jour. Son lancement met davantage en lumière l’univers de l’intelligence artificielle. Mais d’autres produits utilisant des agents conversationnels (chatbot) font déjà partie du paysage numérique ou sont en cours de développement.

Dans un blogue intitulé « Demain se passe aujourd’hui » écrit par Celent, cabinet de recherche et de conseil axé sur la technologie, on énumère l’ensemble des produits au profit des consommateurs.

Zoom sur les différents chatbots  

Dans ce monde numérique en constante évolution, l’IA générative est une technologie qui s’est imposée dans différents secteurs. Des entreprises comme OpenAI, Microsoft, Google, Meta et Anthropic fournissent des modèles de langage puissants qui s’adressent aux développeurs, aux consommateurs et même aux institutions financières pour accélérer leurs processus. Ces différents chatbots sont passés au peigne fin par Celent. 

  • OpenAI : OpenAi met un rythme furieux, en lançant GPT 4 au mois de mars, à peine quatre mois après le lancement de ChatGPT en novembre 2022. Depuis, des millions d’utilisateurs font recours à son agent conversationnel. Les demandes sont variées, elles vont de la composition de chansons jusqu’au codage de logiciels. Dans sa nouvelle version, GPT 4, augmente sa limite de mots à 25 000 au lieu de 3 000 dans la version actuelle. Concernant les demandes de contenu non autorisé et les réponses factuelles, « GPT 4 a 82 % moins de risque de répondre à des demandes de contenu interdit et est 40 % plus susceptible de produire des réponses factuelles que GPT 3,5 sur nos évaluations internes », a déclaré OpenAI. 

Toutefois, prudence pour l’instant, car la version GPT 3,5 se base uniquement sur des informations qui étaient sur Internet jusqu’en 2021. Le géant de l’IA est plein de ressource et collabore déjà avec Bing de Microsoft en alimentant sa plateforme de moteur de recherche. Ce dernier a investi 10 milliards de dollars (G$) dans la société OpenAI. 

  • Bing de Microsoft : un incontournable moteur de recherche qui a eu l’excellente idée d’avoir recours à de l’intelligence artificielle à travers une expérience de conversation. Les utilisateurs s’adressent directement au moteur de recherche comme si c’était une conversation « normale ». Comme le mentionne Bing sur son mode d’emploi, « Utiliser le nouveau Bing, c’est comme avoir un assistant de recherche, un planificateur personnel et un partenaire créatif à vos côtés chaque fois que vous effectuerez une recherche sur le Web. » 

La collaboration entre Bing et GPT 4 va encore plus loin : les deux firmes annoncent que GPT 4 est dorénavant disponible en préversion sur Azure OpenAI Service et inclut une tarification basée sur les jetons, qui a pris effet ce 1er avril. Microsoft 365 Copilot, qui est actuellement en phase de test avec 20 clients, devrait sortir dans quelques mois. Selon Microsoft, GPT 4 offre une excellente puissance de codage et des mesures de sécurité pour s’assurer que le contenu généré est approprié et sûr. Un facteur positif auprès des entreprises que Microsoft est fière de mettre en avant. 

  • API Pathways Language Model (PaLM) de Google : annoncé en avril 2022, Google a dévoilé à son tour de nouvelles fonctionnalités via l’utilisation de l’IA. Le PaLM est un système flexible qui peut effectuer toutes sortes de tâches de génération et d’édition de texte. Ainsi, vous pouvez former PaLM pour qu’il devienne un agent conversationnel comme ChatGPT. D’ailleurs, le moteur de recherche, n’hésite pas à le mettre en valeur, « Rencontrez Bard : votre collaborateur créatif et serviable, là pour stimuler votre imagination, augmenter votre productivité et donner vie à vos idées. » 

Au-delà du chatbot, Google publie un nouvel outil appelé MarketSuite dont le service est d’offrir un modèle des 1 000 langues les plus parlées au monde. Un moyen rapide, efficace et sécuritaire pour créer des modèles linguistiques, concevoir des projets ou encore générer des données synthétiques. « Avec MarketSuite, vous serez en mesure d’itérer sur les invites, d’augmenter l’ensemble de vos informations avec des données synthétiques et d’ajuster facilement des modèles personnalisés », confirme l’entreprise. Au-delà de ces fonctionnalités, Google insiste à ce que la sécurité et la confidentialité soient leur principale priorité en ne dévoilant aucun détail technique. 

  • Meta LLM « light » (Large Language Models) : Meta (anciennement Facebook) a dévoilé fin février un nouveau LLM « light », LLaMA-13B qui peut fonctionner sur un seul GPU (Video Graphic Cards) et est donc plus accessible. L’objectif de la société étant de « démocratiser davantage l’accès ». Les chercheurs en IA qui souhaitent tester ce modèle doivent remplir un formulaire pour recevoir le code complet et les données de formation. Effectivement, Meta LLM est plus technique que ChatGPT ou le nouveau Bing, car il nécessite beaucoup de travail pour être opérationnel. À noter que Meta LLM n’est pas un agent conversationnel, mais un outil de recherche pour résoudre certains des problèmes causés par les modèles de langage de l’intelligence artificielle.
  • Anthropic a présenté Claude : Claude est un assistant d’IA de nouvelle génération basé sur les recherches d’Anthropic. Ce dernier, étant un partenaire infonuagique de Google, a été lancé par deux anciens employés d’OpenAI. Dans ses fonctionnalités, Claude est capable d’effectuer une grande variété de tâches conversationnelles et de traitement de texte. L’un des partenaires clés de l’IA, Quora, propose Claude aux utilisateurs via son application Poe. D’après le responsable des ressources humaines chez Poe, « les utilisateurs décrivent les réponses de Claude comme détaillées et faciles à comprendre, et ils aiment que les échanges ressemblent à une conversation naturelle ». 
Un collaborateur pour les entreprises 

L’intelligence artificielle est en train de révolutionner dans le secteur de l’assurance. Les assureurs utilisent l’IA pour fournir des services personnalisés et efficaces à leurs clients. C’est ainsi que l’intelligence artificielle devient un « nouveau collaborateur » en aidant les assureurs à améliorer leurs services et à réduire leurs coûts.

L’IA facilite l’expérience client en proposant des produits adaptés selon leur situation et renouvelle de manière automatique annuellement selon leurs habitudes comportementales.

L’utilisation de l’IA va encore plus loin : grâce à ses connaissances, elle peut prédire des événements futurs (inondations, usure d’une pièce ou la réalisation d’un risque) et cela en s’appuyant à des photos envoyées par l’assuré. Ce fonctionnement facilite le travail des assureurs, car elle effectue une évaluation quasiment instantanée via l’utilisation du chatbot. Un modèle permettant ainsi aux assureurs de se concentrer davantage sur les aspects les plus importants de leur business.

D’autres secteurs d’activité font déjà appel à IA dans leur méthode de travail. Celent énumère deux sociétés qui ont appris à collaborer avec GPT 4 : 

  • la société Stripe, reconnue pour être une plateforme de traitement de paiements en ligne, n’hésite pas à mettre à profit les compétences de GPT 4 au sein de sa compagnie. Ce nouveau modèle de travail leur a permis d’améliorer l’expérience des développeurs et de réduire les risques de fraude. « GPT 4 a changé la donne. Cela a ouvert beaucoup de domaines et nous a permis de réaliser qu’il y avait tous ces problèmes qui pourraient être résolus avec GPT 4 », souligne le chef de produit de Stripe.
  • la compagnie Morgan Stanley, chef de file de la gestion du patrimoine, génère de nombreux documents comportant une immense source d’information qui est hébergée sur différents sites en interne. Une méthode de travail qui ne simplifie pas toujours la tâche aux conseillers pour trouver rapidement de l’information. Grâce à l’utilisation du chatbot de GPT 4, les gestionnaires de patrimoine peuvent enfin localiser rapidement les informations pertinentes, y compris celles comprises dans les documents PDF. « Aujourd’hui, plus de 200 employés interrogent quotidiennement le système et fournissent des commentaires. Cet effort enrichira également la relation entre les conseillers de Morgan Stanley et leurs clients en leur permettant d’aider plus de personnes rapidement », mentionne un conseiller financier de haut niveau chez Morgan Stanley.
L’IA à prendre avec des pincettes 

Comme il est mentionné dans le blogue de Celent à travers certains exemples, la divulgation des informations via l’intelligence artificielle doit être surveillée. D’ailleurs, il existe certaines fuites et Meta en a fait les frais au mois de mars, lors du lancement de LLM.

Le modèle a été publié sur l’un des plus célèbres forums en ligne, 4chan, qui a rendu disponible le téléchargement du système. Cela a fait boule de neige et a suscité un débat sur la bonne façon à partager des recherches de pointe à une époque de changements technologiques rapides. Certains disent que la fuite aura des conséquences troublantes et reprochent à Meta de distribuer la technologie trop librement. 

De son côté, Chat GPT 4 doit être utilisé avec prudence, OpenAI avertit que le nouveau chatbot n’est pas encore totalement fiable et peut « halluciner », un phénomène dans lequel l’IA invente des faits ou commet des erreurs de raisonnement.

De plus, avec le dévoilement des nouvelles fonctionnalités de GPT 4, la nouvelle a suscité beaucoup d’intérêts dans le monde et a provoqué des inquiétudes sur le rythme de l’évolution de l’intelligence artificielle. C’est pour cette raison qu’une pause a été réclamée sur les IA qui seraient éventuellement plus puissantes que GPT 4. Pas de GPT 5 pour l’instant ! 

Débat le 13 avril 

La Journée de l’assurance de dommages, qui se tiendra le jeudi 13 avril prochain au Palais des congrès de Montréal, sera l’occasion d’écouter les experts discuter de l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’industrie de l’assurance.

D’autres sujets cruciaux seront de la partie, tels que le marché des cyberrisques, la préparation à la vente d’un cabinet ou encore les solutions face aux dégâts d’eau.

À noter que la rediffusion sera accessible dans le Portail de l’assurance quelques jours après l’activité.