« Les assureurs traiteront seulement les demandes de souscription qui viennent d’un utilisateur d’APEXA. »

C’est le son de cloche que Phil Marsillo, président du Réseau d’assurance IDC Worldsource (IDC WIN) et directeur des relations publiques de l’Association canadienne des agences indépendantes de courtage d’assurance vie (CAILBA), dit entendre des assureurs. APEXA viendrait ainsi assurer la conformité aux normes et uniformiser les contrats utilisés par les conseillers.

M. Marsillo reconnait qu’il fut un temps où certains agents généraux pensaient qu’APEXA ne serait qu’une mode vite oubliée par l’industrie et qu’il n’était pas nécessaire d’y adhérer. Or, les lettres envoyées par les sociétés d’assurance ont amené bon nombre d’entre eux à revoir leurs priorités, si bien qu’ils sont nombreux à avoir adopté la plateforme ou à être en train de le faire.

Agent général ontarien établi partout au Canada, IDC WIN demande à tout nouveau conseiller de fournir l’information qu’il faut pour l’inscrire à la plateforme APEXA. Il entend y inscrire tous ses conseillers au cours de 2020 – soit plusieurs milliers.

« C’est toute l’industrie qui veut aller dans cette direction cette année. Difficile de dire si elle atteindra cet objectif, mais nous poussons en ce sens », dit M. Marsillo.

Contrairement aux dires de certains agents généraux québécois, il ne s’agit pas d’une opération d’écrémage, ajoute M. Marsillo. Il croit en revanche qu’avec les couts croissants de la distribution, les agents généraux seront de plus en plus appelés à se concentrer sur leurs conseillers les plus productifs. « Nous ne pouvons offrir le même niveau de service à quelqu’un qui regroupe ses affaires chez nous qu’à celui qui vend un ou deux contrats par année par notre intermédiaire. »

Des centaines d’adhésions chaque semaine

Bon nombre de sociétés qui ne sont pas encore inscrites font le nécessaire pour le faire d’ici trois à six mois, ajoute Jim Virtue, président et directeur de l’exploitation de PPI. « C’est une solution qui fonctionne mieux si tout le monde s’en sert, illustre M. Virtue. Il y a de 300 à 400 nouvelles adhésions de conseillers par semaine. La plateforme APEXA gagne du terrain et a été acceptée par l’industrie. C’est enclenché. »

Toutes les entreprises n’ont certes pas encore adhéré à APEXA, mais certaines ont amorcé le processus. « APEXA nous intéresse vraiment. Nous essayons actuellement de voir quels seront les prochaines étapes et notre échéancier », dit Suzette Chapman, vice-présidente principale, communications et ressources humaines, Ivari.

Carole Taniguchi, vice-présidente, exploitation, de la société torontoise Creative Planning Financial Group, explique que son bureau n’a pas encore adhéré à APEXA, mais que l’industrie avait grand besoin d’un tel outil depuis des décennies. « Je suis une véritable inconditionnelle d’APEXA », assure-t-elle.

APEXA est une plateforme conçue pour accueillir quelque 85 000 conseillers et sociétés en assurance vie et maladie. APEXA est officiellement sur le marché depuis 2017, mais certaines sociétés n’y ont toujours pas adhéré.

« Nous avons fait des progrès considérables. C’est la réponse qu’il fallait à notre industrie, car ça lui fera gagner temps et argent, dit Jim Virtue. Elle va optimiser l’efficacité d’un processus qui était très lourd, basé sur le papier, et fera entrer l’industrie dans le XXIe siècle. Une fois que l’adhésion au système aura été généralisée, ça va tout simplement faciliter la vie de tout le monde. »

Le risque de ne pas adopter APEXA

Ceux qui n’iront pas volontairement de l’avant pourraient ne plus être en mesure de faire des affaires. Si un assureur demande à son agent général de traiter ses nouveaux contrats par APEXA à partir d’une date en particulier et que l’agent refuse de le faire, il est possible qu’un jour, l’assureur n’accepte plus les demandes de souscription en version papier, signale Tonya Blackmore, d’APEXA.

« APEXA a été développée pour uniformiser le travail d’évaluation de l’admissibilité et de traitement des contrats des nouveaux conseillers en vue de préserver la qualité des services-conseils à la clientèle. »

APEXA va certainement simplifier grandement la tâche du conseiller en ce qui a trait à la vérification de l’admissibilité, aux demandes de souscription et au respect des critères de conformité. Mais il y a plus : la plateforme va aussi entrainer une réduction des dépenses, affirme Jim Virtue, qui espère que les dépenses de PPI diminueront de 20 ou de 30 %, bon an mal an.

* Avec la collaboration d’Alain Thériault

Cet article est un Complément au magazine. Pour consulter notre dossier spécial sur les agents généraux dans notre édition d'avril 2020, cliquez ici.