Rejoindre la génération hashtag sera un enjeu clé pour les assureurs en 2020. C’est ce que dit Ben Carey-Evans, analyste en assurance chez GlobalData.
Selon une étude menée en 2014 par le cabinet Bain & Company, la génération hashtag comprend les personnes qui sont nées avec Internet, et ce, après que les supports physiques soient devenus digitaux. Ce sont celles qui poussent les entreprises à produire du nouveau contenu uniquement numérique.
« Il s’agit d’une tranche de la population qui n’a pas encore été ciblée avec succès », affirme-t-il. Selon lui, si les compagnies d’assurance « se sont efforcées d’attirer les millénariaux dans l’industrie avec des mises à niveau numériques et des améliorations au niveau de la distribution directe ces dernières années », elles font face à un « défi supplémentaire » avec les générations suivant celles des millénariaux.
« L’industrie tire toujours de la patte par rapport aux autres secteurs qui offrent des solutions numériques instantanées, de la même manière qu’Airbnb a pris le contrôle de l’hébergement ou qu’Uber et Netflix ont respectivement pris le contrôle des taxis et du divertissement », ajoute l’analyste en assurance.
Génération moins assurée
Un sondage réalisé par GlobalData au Royaume-Uni montre d’ailleurs que le taux de pénétration de l’assurance habitation au sein de la génération hashtag est beaucoup moins élevé que chez les autres générations. Ce sont 40,5 % des individus de ce groupe démographique qui sont assurés à ce niveau, contre 80,5 % pour l’ensemble de la population.
« Les taux de pénétration [plus élevés] de l’assurance voyage montrent que les assureurs y ont connu plus de succès. Une gamme d’applications numériques simples et performantes, telles que Cuvva et Pluto, rejoignent davantage cette génération », explique Ben Carey-Evans.
Changements climatiques toujours à surveiller
En plus du défi que représente la génération hashtag, Ben Carey-Evans pointe deux autres enjeux à surveiller.
La résilience face aux changements climatiques sera une tendance clé à surveiller en 2020, soutient-il.
« Les évènements météorologiques violents sont de plus en plus courants. Au Royaume-Uni, les assureurs ont fait l’objet d’un examen accru en 2019 pour rechercher des partenariats avec des sociétés énergétiques non durables et plusieurs ont commencé à réagir », affirme-t-il.
Il donne notamment les assureurs AXA, QBE et Chubb comme exemple, eux qui ont tous annoncé qu’ils ne vendraient plus d’assurance aux sociétés productrices de charbon en 2019.
Gare aux cyberattaques
La résilience face aux cyberattaques serait l’autre tendance à surveiller, d’après l’analyste.
« Ce n’est pas comme les inondations, par exemple, où les souscripteurs peuvent créer des zones à haut et à faible risque et réduire les risques auxquels ils s’exposent. Une cyberattaque pourrait avoir un impact sur tous leurs clients et les pertes pourraient augmenter, c’est pourquoi les assureurs traditionnels hésitent à proposer des polices complètes », dit-il.
Rappelons-nous que l’Association internationale des hauts dirigeants de la finance (FEI) affirmait en décembre dernier que 98 % des entreprises s’inquiètent des cyberattaques et que 15 % d’entre elles sont préparées adéquatement aux conséquences que cela pourrait avoir sur leur entreprise.