Le marché dur qui prévaut au Québec en assurance des entreprises amène les assureurs à diminuer leur participation pour certains risques. La situation donne du fil à retordre aux courtiers, ont affirmé à l’unisson les dirigeants de bannières en entrevue au Portail de l'assurance.

Bernard Laporte, président d’Intergroupe, souligne que plusieurs risques se placent « en participation » et que plusieurs assureurs se les séparent entre eux. « C’est un gros travail qui doit être réalisé pour couvrir les risques présentés par nos membres. »

Selon M. Laporte, les nouvelles conditions du marché sont très difficiles pour ce qui est des risques « non standards » en assurance des entreprises. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison qu’Intergroupe a cédé en avril ce segment de portefeuille au grossiste GroupAssur.

« Nous n’avions plus de capacités, et nos assureurs ne voulaient plus prendre de risques. On a donc cherché la meilleure solution possible pour nos membres. Nous ne sommes pas des grossistes. Pour aider nos membres, nous avons vendu ces activités à GroupAssur », explique M. Laporte.

COVID-19 : quelle incidence ?

Rémy-Pierre Boisvert, président d’AssurExperts, affirme que le problème en assurance des entreprises n’est pas la COVID-19, mais bien le marché difficile. Il dit que parfois, l’assureur réduit sa participation même si son client n’a pas fait de réclamation pendant 10 ou 15 ans.

« Souvent, les assureurs vont diminuer les capacités partout et dans presque tous les domaines. Ça fait des contrats qui sont divisés entre plusieurs assureurs. Les comptes sont assez gros. C’est beaucoup plus de travail à conserver pour les courtiers et les bannières », ajoute Benoît Frenette, directeur, service des entreprises, à AssurExperts.

De son côté, Lucie Decelles, présidente d’Assurancia, affirme que la crise sanitaire causée par la propagation du coronavirus n’améliore pas les choses. « On a senti un peu un resserrement l’an passé au niveau des assureurs, donc imaginez aujourd’hui. C’est encore plus difficile. Des assureurs se retirent. On retourne donc comme dans le bon vieux temps à des participations à multiples assureurs pour certains dossiers », dit-elle.

Pierre Dansereau, président de Courtiers Unis, dit qu’à cause de la situation, le placement de risques, pour certains types d’entreprises, est devenu un défi pour les courtiers affiliés à sa bannière. Un avis que partage Yannick Jetté, président du Groupe Jetté, qui affirme avoir été forcé de trouver des solutions avec ses courtiers pour placer des risques qui ne se faisaient pas dans le passé.