Neuf personnes sur dix souhaitent obtenir de l'aide de leur employeur pour améliorer leur santé et leur mieux-être. C’est ce que dévoile un sondage mené par Environics Research, spécialiste des solutions de données, et commandé par Dialogue, qui propose des services en télémédecine et une plateforme de santé intégrée.
Réalisé en janvier 2023, le sondage porte sur la santé, le bien-être et les avantages sociaux. Sur les 1 502 Canadiens représentatifs interrogés, 70 % déclarent se soucier de plus en plus de leur santé, contre 56 % en 2021.
« Les réponses correspondent à ce que l’on voit en pratique, explique Stephanie Moynihan, directrice médicale associée chez Dialogue et médecin de famille. Avec la pandémie, les structures de travail et la façon dont les gens appréhendent leur santé ont changé. Il y a eu des répercussions sur la santé mentale, mais aussi physique avec le contexte de sédentarité et du télétravail ».
Selon les résultats compilés, plus d’un tiers des personnes interrogées trouve que leur santé physique, mentale et financière s’est dégradée. Les obstacles financiers (40 %) et le manque de temps (32 %) les empêcheraient de prioriser leur santé.
« Il y a des côtés positifs, nuance le médecin. L’avancée de la télémédecine, qui facilite l’accès aux soins ou permet la déstigmatisation des services de santé mentale. Le rapport confirme que les gens sont plus attentifs à leur santé actuelle et future, pour eux et leur famille », dit-elle.
Employeurs sollicités
En sus des neuf personnes sur dix qui disent souhaiter le concours de leur employeur pour améliorer leur bien-être, 45 % des employés estiment qu’ils ne font pas assez d’effort à ce chapitre. Ce support serait dans le but d’avoir un accès à un plus grand nombre de professionnels de santé (85 %), des avantages sociaux pour la santé mentale (84 %), une allocation de dépenses pour le bien-être (84 %), un accès à des outils d’autosoins ou des ressources en ligne (79 %), un recours à distance aux soins de santé physique (77 %) et de santé mentale (74 %), ou encore pour parfaire leur condition physique (76 %).
« Ce qui est intéressant dans le sondage, c’est de voir la valeur importante que l’employeur a dans les yeux de l’employé par rapport à sa santé », indique le Dr Moynihan.
Satisfaction face aux aides proposées
Pour les salariés qui bénéficient déjà de mesures pour améliorer le bien-être, 83 % trouvent l’initiative utile. Elle apporterait une meilleure satisfaction professionnelle (44 %), un environnement de travail plus positif (44 %), une augmentation du soutien au travail (39 %), ainsi qu’une meilleure productivité (39 %) et rétention (34 %). Les effets seraient donc bénéfiques pour les salariés comme pour les patrons.
Mais ces derniers doivent encore améliorer leur communication. Une personne sur cinq ne sait pas comment profiter du programme d’aide aux employés (PAE) existant dans son organisation. Comble, 40 % ne l’ont d’ailleurs jamais utilisé.
« Il faut aussi s’assurer de la qualité des programmes afin que cela ne soit pas qu’une case à cocher », précise Stéphanie Moynihan.
Plus ouverts pour la santé mentale et la télémédecine
Résultat plus surprenant, 80 % des personnes sollicitées se disent à l’aise pour demander de l’aide en santé mentale.
Pour 85 %, les soins virtuels devaient être compris dans les régimes d’avantages sociaux. Concernant ces interventions à distance, les sondés y seraient enclins dans le cadre de soins primaires comme la consultation d’un médecin (75 %), l’accès à des outils autonomes et des ressources de santé mentale (74 %) et des soins de santé mentale avec un thérapeute au téléphone (71 %).
Une consultation virtuelle permettrait par exemple de ne pas se sentir pressé lors du rendez-vous avec le professionnel de santé (91 %), de pouvoir y avoir accès de partout au Canada (91 %), 24 heures sur 24 et sept jours sur sept (88 %), ainsi qu’un temps d’attente réduit pour consulter (90 %).
Avantages et limites
Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, offrir des programmes en santé et bien-être, prévention et télémédecine comprises, pourrait devenir un fort atout pour une entreprise. « Les avantages liés au bien-être sont très attendus. Ils sont souvent intégrés à d’autres services de santé ou d’aide financière », poursuit-elle.
Il arrive toutefois que des patients qui consultent à distance refusent des examens physiques pourtant nécessaires.
« En cas de douleurs abdominales par exemple, nous les convainquons de consulter en personne. Nous avons depuis le début une éthique très stricte, avec des guides de pratique. Nous ne diminuons pas la qualité des soins. Nos services sont complémentaires du système de santé en place, évitant notamment une surcharge des urgences », cite-t-elle en exemple.
À la lecture du rapport, il apparaît que si la médecine à distance semble avoir de beaux jours devant elle, un défi de taille se dresse sur sa route : le recrutement de professionnels de santé, une denrée rare au Québec comme partout au Canada.