Les catastrophes naturelles sont en voie de freiner les assureurs dans leurs affaires, indique un rapport de la firme de notation Moody’s. L’exposition significative des assureurs et réassureurs de dommages aux conséquences économiques des catastrophes naturelles pose plusieurs risques, selon l’étude.

Moody’s mentionne d’abord que ces évènements peuvent avoir des impacts négatifs sur les perspectives de développement des entreprises, considérant qu’il est difficile de prédire la fréquence et la gravité des catastrophes. Le rapport explique que plusieurs facteurs augmenteront la volatilité pour les assureurs et poseront des défis associés à l’évaluation, la mesure et la mitigation des risques catastrophiques.

« La corrélation de l’exposition aux risques climatiques à travers les bilans financiers des assureurs et réassureurs augmente l’ampleur des pertes potentielles », souligne l’agence.

Hausse de la fréquence

Si dans les années 70, il n’y avait que 60 évènements annuellement, il y en a maintenant en moyenne 310 par année depuis les dernières dix années. De même, le total des pertes assurées liées aux catastrophes naturelles a grimpé malgré l’ajustement pour inflation.

 



 

 

Incertitudes face à la tarification

Bien que les assureurs et réassureurs ont la compétence de tarifer l’exposition à ces risques, le rapport affirme qu’historiquement, il a été démontré que les pertes réelles peuvent différer des pertes anticipées ou des modèles dus à une limitation des modèles de catastrophes et des paramètres utilisés pour ceux-ci. Ceci peut mener à des pertes de souscription inattendues par rapport aux évènements extrêmes.

« La capacité des assureurs et réassureurs de tarifer ces risques sur une base annuelle mitige quelque peu le risque de perte, nuance Moody’s. Toutefois, alors que les tendances de changements climatiques créent un environnement imprédictible qui rend l’évaluation et la tarification des risques plus difficile, il devient plus probable que les tendances de tarification seront constamment à la traine par rapport aux pertes réelles, ce qui signifie que l’industrie se retrouve en situation de rattrapage lorsqu’elle hausse les taux pour éponger les pertes. »

Occasions d’affaires auprès des entités affectées

Par ailleurs, Moody’s indique que les assureurs et réassureurs peuvent voir une occasion de croissance auprès des entités affectées par les catastrophes naturelles en offrant des produits, qu’ils soient existants ou nouveaux.

De plus, une meilleure utilisation du transfert de risque dans afin de resserrer un écart de protection représente une bonne occasion de croissance dans les années à venir, soutient le rapport. L’étude cite un rapport de Swiss Re, qui fait état d’un écart de protection d’environ 160 milliards de dollars, soit le plus haut niveau jamais enregistré.