Les Canadiens utilisent de plus en plus les comptes d'épargne libre d'impôt (CELI) pour mettre leurs placements en actions à l'abri.

Sandeep Gosal, analyste principal chez Investor Economics, explique qu'au moment où les CELI ont été lancés en janvier 2009, les Canadiens avaient développé une grande aversion pour le risque à la suite de l'effondrement du marché en novembre 2008. Parallèlement, les banques ont été les chefs de file du marché dans la promotion des CELI. Par conséquent, dès le départ, les banques se sont emparées de la majeure partie des actifs des CELI et une grande partie de ces actifs ont été placés dans des comptes d'épargne.
Toutefois, présentement, même au sein des banques, une partie de ces actifs est transférée dans des placements en actions comme les fonds communs de placement. « Alors que les comptes d'épargne et les dépôts à terme, absorbaient au début 96 % des actifs, les fonds communs ont régulièrement augmenté leur part et ils représentent maintenant 17 % des actifs du réseau des services bancaires de détail », dit M. Gosal.

M. Gosal ne dispose pas d'une ventilation précise du pourcentage des actifs placés dans des actions par l'intermédiaire des réseaux de courtiers — courtage de plein exercice, courtage à escompte en ligne et conseillers financiers —, mais il dit que ces canaux dirigent certainement plus d'argent des CELI vers des placements en actions. « Après des discussions avec ces compagnies, la majorité de l'argent se trouve dans des actions, que ce soit directement dans des titres, dans des fonds cotés en bourse ou dans des fonds communs de placement. »

Questions actifs, selon M. Gosal, ceux investis dans le courtage à escompte en ligne et dans les réseaux de courtage de plein exercice croissent rapidement. Au début de 2009, certains de ces cabinets de courtage n'avaient pas été préparés à vendre des CELI dans leur réseau, d'où le retard dans l'offre d'ouverture de ces comptes à leurs investisseurs. Ils sont maintenant tous capables d’en vendre, ajoute-t-il.

Entre temps, depuis le début les banques faisaient une promotion vigoureuse des CELI et certaines offraient des taux d'intérêt promotionnels. ING Direct, par exemple, a été un pionnier dans ce marché parmi les succursales bancaires et les institutions sans succursales grâce à la vigueur de sa promotion soutenue et à sa stratégie de pré inscription. Selon M. Gosal, ING occupait la seconde place dans le marché des CELI au début de 2009, mais elle occupe maintenant la cinquième.

Nombre de comptes
En juin 2011, le nombre de comptes CELI ayant été ouverts était légèrement supérieur à 8,5 millions. Toutefois, M. Gosal souligne que ceci ne signifie nullement que 8,5 millions de Canadiens ont ouvert un CELI, puisqu'il est possible d'ouvrir plusieurs comptes à une même institution financière ainsi que dans d'autres.

Autre fait intéressant révélé par les données d'Investor Economics sur les CELI, 12,5 % d'entre ceux ayant été ouverts dans le réseau des services bancaires de détail n'ont pas de solde – ils sont ouverts, mais ne contiennent aucun fonds. « Les raisons pour ceci varient, dit M. Gosal. Une explication possible est que les gens qui se rendent à la banque pour ouvrir un nouveau compte en profitent pour ouvrir également un CELI, réduisant ainsi la paperasse. »

Quand au solde des CELI, il se situe généralement à moins de 5 000 $ ou à plus de 10 000 $, selon M. Gosal. « Il n'y a pas grand-chose dans le milieu... Environ 17 % des comptes ont un solde entre 5 000 $ et 10 000 $; environ un tiers ont un solde de plus de 10 000, 37 % des comptes provisionnés ont un solde inférieur à 5 000 $ et 12 % n'ont pas de solde du tout. »

Les actifs totaux provenant de tous les réseaux sont passés d'un peu moins de 10 milliards de dollars à la fin de mars 2009 – le premier trimestre pendant lequel ils ont été lancés – à un peu plus de 54 milliards de dollars à la fin de juin 2011.