La majorité des gens ne considèrent pas les changements climatiques avant de contracter de l’assurance.

C’est le grand constat qui se dégage d’un sondage qu’Intact Corporation financière a mené auprès des Canadiens pour connaitre leur perception face aux changements climatiques et à son impact sur leurs protections d’assurance. Les deux tiers des Canadiens sondés pensent ainsi, tandis que la moitié des Québécois pensent la même chose.

« Les gens ne sont pas conscients des risques, dit Jonathan Gadoury, météorologue d’Intact. S’ils n’ont pas subi de sinistre, ils ne pensent pas à s’en préoccuper. C’est lorsqu’un évènement arrive qu’ils ont ce souci de bien se protéger. Comme assureur, on veut leur fournir de l’info qui va leur permettre de mieux se protéger, notamment en ce qui a trait aux inondations ou à la grêle. Les inondations survenues au printemps, ainsi que l’épisode de grêle qu’a vécu le Saguenay cet été ont ouvert les yeux à plusieurs au Québec », dit-il.

M. Gadoury souligne que les désastres par l’eau ne sont pas causés que par de l’infiltration. « Le tout peut arriver très vite. Être vigilant est la clé. On ne doit pas baisser la garde. Avec les changements climatiques, il faut s’attendre à ce que cette intensité soit plus forte, pas nécessairement plus fréquente, mais plus intense », dit-il.

Quant aux inondations, c’est un évènement que les Québécois risquent de vivre plus souvent, prévient-il. Le printemps dernier, certaines localités ont reçu en une heure ce qu’elles reçoivent en six mois, rappelle-t-il.

« Les gens ont une responsabilité face à cela. Les entrepreneurs aussi, tout comme les municipalités. Ces dernières doivent veiller à avoir des systèmes d’aqueduc adéquat. Ce sont des questions que peuvent se poser leurs ingénieurs », dit M. Gadoury.

Malgré tout, il considère que les Québécois ne sont pas bien préparés pour faire face aux aléas des changements climatiques. Le météorologue précise toutefois qu’ils ne sont pas bien informés de ce qui s’en vient.

« C’est notre travail comme assureur de les éduquer à mieux s’adapter. Juste s’assurer que la maison est en bon état est déjà un bon pas pour faire face aux changements climatiques. Une réclamation coute très cher. Il y a des gestes pleins de bon sens qu’on peut poser pour les mitiger. Il faut les aider à bien protéger leurs biens. Ça va au-delà de leur dire d’acheter de l’assurance, car ils ont un attachement émotionnel envers leur domicile », dit-il.

Prévenir les dégâts d’eau est un bon geste à faire pour commencer, dit-il. Si on voit une flaque d’eau autour de sa résidence, simplement s’assurer qu’elle n’est pas causée par de l’infiltration. Éviter les creux vers la maison est un autre moyen de protection, dit M. Gadoury, tout comme allonger ses gouttières pour s’assurer que l’eau aille le plus loin possible de la maison.