Les cyberattaques inquiètent toujours les entreprises canadiennes et américaines, selon un rapport publié mardi par le Forum économique mondial (FEM), en partenariat avec Zurich Insurance group et Marsh & McLennan.
L’étude demandait à 13 000 dirigeants d’entreprise de partout dans le monde de choisir, parmi une liste de 30 risques globaux, les éléments qui « causeraient le plus de dommages aux activités dans leur pays au courant des 10 prochaines années ».
Aux États-Unis et au Canada, ce sont les cyberattaques qui sont identifiées comme étant ce qu’il y a de plus dangereux pour les entreprises. Ce risque est suivi, dans les deux cas, par le vol de données personnelles. « La persistance de ce type de risque démontre la sophistication et prolifération croissante des cyberattaques et de l’augmentation de l’exposition des entreprises face à celles-ci », peut-on lire dans le rapport.
Besoin de renforcer la résilience aux risques
« La cybersécurité reste le risque le plus préoccupant pour les dirigeants d’entreprise des grandes économies et la dépendance croissante à l’égard de la technologie pour de nombreuses entreprises ne fera qu’amplifier ce problème. Combinés à des développements géopolitiques agités et à des préoccupations économiques croissantes, les dirigeants font face à un portefeuille très complexe de menaces potentielles. Les chefs d’entreprise devraient réévaluer leur vision sous-jacente de l’environnement de risque mondial et redoubler d’efforts pour renforcer leur agilité et leur résilience », ajoute John Drzik, président, risques globaux et numériques, chez Marsh.
Les attaques terroristes, les problèmes liés aux infrastructures de l’information et ceux liés aux infrastructures critiques arrivent en troisième, quatrième et cinquième position chez les américains. Pour le Canada, les évènements météorologiques, la hausse des prix dans le secteur de l’énergie et « l’échec de la gouvernance régionale et mondiale » complètent le top 5.
À l’échelle mondiale
À l’échelle mondiale, une crise fiscale est ce qui inquiète le plus les dirigeants d’entreprise, suivi par les cyberattaques. Le taux de chômage, les prix de l’énergie et les problèmes de gouvernance au niveau national sont les réponses ayant été données les plus souvent.
« Les symptômes d’une économie plus fragile ont pris de l’ampleur cette année. Lors du second trimestre de 2019, les sept plus grandes économies du monde, qui représentent 60 % de la production mondiale, ont enregistré une croissance moins élevée que lors du même trimestre de l’année précédente », affirme le FEM.
Les problèmes d’adaptation aux changements climatiques arrivent en 21e place globalement.
« Il s’agit d’une réelle menace existentielle pour les entreprises du monde entier, soutient Eugénie Molyneux, responsable des risques en assurance aux entreprises chez Zurich. Les dirigeants craignent que les gouvernements soient trop endettés pour pouvoir se permettre des mesures permettant d’éviter une récession et considèrent les cyberattaques comme le risque numéro un dans 16 économies qui, ensemble, correspondent à plus de 40 % du PIB mondial. De plus, les entreprises ne tiennent même pas compte de l’impact du changement climatique au cours de la prochaine décennie. Ces trois risques nécessitent une action urgente », dit-elle.