Une nouvelle publication de l’Institut Fraser, Adaptation and Resilience in the Face of Climate Change, soutient qu’au lieu de se concentrer sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les décideurs canadiens devraient s’attaquer à renforcer la résilience du pays face aux changements climatiques.

L’auteur du rapport, Kenneth P. Green, souligne que le Canada représente moins de 2% des émissions mondiales de gaz à effet de serre — plus précisément 1,45% —, ce qui rend l'impact des efforts d’atténuation négligeables. Il critique les dirigeants de ne pas accorder davantage d’importance à l’adaptation. 

Depuis le début de ce débat, observe le rapport, deux approches distinctes existent pour répondre aux risques liés aux changements climatiques. La première vise à freiner les changements climatiques en atténuant (c’est-à-dire en réduisant) les émissions de gaz à effet de serre, tandis que la seconde consiste à développer des moyens d’adaptation à ce climat changeant

« Les mouvements environnementaux mondiaux, les organisations internationales comme les Nations Unies et de nombreux gouvernements nationaux (y compris celui du Canada) ont rapidement privilégié la première voie — l’atténuation —, ne consacrant à l’adaptation ou à la résilience qu’un intérêt de façade », affirme l’auteur. 

Le document de l’Institut Fraser présente les arguments théoriques en faveur de l’adaptation. L’auteur mentionne que les émissions de la Chine ont atteint 31,5% en 2023, contre 1,45% pour le Canada. « Ainsi, pratiquement aucune mesure prise par le Canada pour atténuer ses émissions nationales de gaz à effet de serre ne pourrait avoir un impact significatif sur la réduction des risques potentiels auxquels le Canada est confronté en raison des changements climatiques », écrit l’auteur. 

Notons que ces pourcentages ne prennent toutefois pas en compte le poids démographique des deux pays, c'est-à-dire les émissions par habitant. 

Le rapport indique qu’il serait souhaitable que les gouvernements à travers le monde, particulièrement ceux des pays à faibles émissions comme le Canada, réorientent leur attention afin de concentrer leurs efforts sur la gestion des risques climatiques. 

L'Institut Fraser se qualifie comme un organisme indépendant de recherche en actions politiques. Il s'intéresse particulièrement à l'économie, à l'éducation et aux enjeux de société.