Les travailleurs canadiens peineront à atteindre la retraite avant 70 ans, révèlent les analyses annuelles du baromètre du degré de préparation à la retraite de Mercer. Une solution leur permettrait de prendre leur retraite trois ans plus tôt, et les employeurs doivent faire plus pour les aider, dit la société d’actuaires.
Le baromètre de Mercer vise à déterminer l’âge de retraite prévu des millénariaux, de la génération X et des babyboumeurs canadiens. Parmi eux, plusieurs X pourraient être incapables de prendre leur retraite à 65 ans. Il estime qu’un travailleur de la génération X âgé de 45 ans gagnant un revenu moyen de 70 000 $ et versant une cotisation employeur-employé de 10 % à un régime de retraite sera prêt à prendre sa retraite à 68 ans.
Pour leur part, les babyboumeurs ont vu leurs rêves de retraite freinés par la fermeture de plus en plus de régimes à prestations déterminées de grandes entreprises. Ceux-ci ayant été remplacés par des régimes à cotisations déterminées qui rendent l’employé seul responsable de son épargne retraite.
L’exemple des millénariaux
La situation n’est guère plus reluisante pour les millénariaux. « Nos analyses démontrent déjà qu’ils n’épargnent pas à un niveau adéquat. L’atteinte d’un niveau de croissance convenable est absolument essentielle. Le baromètre estime qu’un Canadien de 28 ans gagnant annuellement 45 000 $ et dont le taux de cotisation employeur-employé à un régime totalise 6 % ne pourra prendre sa retraite qu’à 70 ans, s’il investit dans des placements à court terme qui présentent peu de risque avec un faible potentiel de rendement.
En revanche, lorsque cette même personne adopte une perspective à plus long terme optimisant le contenu en actions de son portefeuille, elle est en mesure de gagner trois ans et de prendre sa retraite à 67 ans. Selon le baromètre, une cotisation de 6 % ne suffit pas au millénarial. Pour pouvoir prendre sa retraite à 65 ans, sa cotisation employeur-employé doit atteindre 10 %, estime-t-il.
Sortir du cadre
Selon le baromètre, les Canadiens ne pourront atteindre leurs objectifs à partir d’un régime à cotisations déterminées sans prendre plus de risques et sans mieux répartir leurs investissements. Les employeurs devront quant à eux équiper leurs régimes des outils qu’il faut pour encourager ces changements, constate-t-il. « Si l’on veut s’assurer du mieux-être financier de la main-d’œuvre canadienne et d’un départ à la retraite à l’âge souhaité, il faut en faire davantage pour non seulement inciter les employés à épargner, mais aussi à investir dans les marchés. »
Mercer propose également aux employeurs de permettre aux employés d’accéder à leurs cotisations afin de rembourser leurs dettes, tout en continuant de cotiser. Il propose en outre de faciliter l’épargne personnelle à même le régime d’employeur, et d'offrir un service de conseils pour préparer les employés dont la retraite approche.
Il faut aussi réduire les frais des placements, dit le baromètre. « À l’heure actuelle, seuls les Canadiens qui disposent d’un régime d’employeur ont accès à certains instruments de placement offerts à des frais peu élevés. Et lorsque ceux-ci n’y ont plus accès, que ce soit pendant un congé de maternité ou lors d’un changement d’emploi, les frais augmentent significativement, ce qui peut retarder malgré eux leur départ à la retraite. »