À 64,6, le score de santé mentale des Canadiens a augmenté faiblement en décembre 2022, par rapport au mois précédent, révèle le rapport de l’Indice de santé mentale LifeWorks.
Acquis au printemps 2022 par TELUS Corporation et regroupé avec TELUS Santé, LifeWorks publie son indice depuis avril 2020. L’indice repose sur un sondage mensuel de quelque 3000 Canadiens, dont les résultats sont comparés à des données correspondantes et antérieures à 2020.
Selon les résultats obtenus par l’indice en décembre 2022, la population canadienne semble encore lourdement affectée par le stress qu’a occasionné la pandémie. L’Indice révèle que 32 % des Canadiens présentent un risque élevé de problème de santé mentale. Le risque est modéré chez 43 % des Canadiens. Ils sont 25 % à ne présenter qu’un risque modéré, et ils risquent de souffrir de problème de santé mentale.
Depuis avril 2020, les scores de santé mentale provinciaux ont fluctué. À l’exception de Terre-Neuve-et-Labrador, ces fluctuations ont été similaires dans les provinces jusqu’en juillet 2021, signale le rapport de l’Indice. « En décembre 2022, Terre-Neuve-et-Labrador, la Colombie-Britannique et l’Ontario ont connu une hausse des scores de santé mentale, alors qu’on observe un déclin ou une stagnation par rapport au mois précédent dans toutes les autres provinces », peut-on lire.
Le rapport ajoute qu’en raison d’une baisse de deux points en décembre 2022, les Maritimes ont enregistré le score de santé mentale le plus faible. Pour sa part, le Manitoba a obtenu le score le plus élevé. Le score de santé mentale de Terre-Neuve-et-Labrador a augmenté de 2,3 points, après avoir chuté pendant trois mois consécutifs.
Le score de santé mentale de l’Ontario a augmenté à 64,8 en décembre 2022, par rapport à 63,9 en novembre 2022. Inchangé par rapport à novembre, le score de santé mentale du Québec s’est établi à 65,6 en décembre.
Au moins deux fois pire chez les jeunes
Les Canadiens de moins de 40 ans sont près de deux fois plus susceptibles que ceux de plus de 50 ans de manquer de confiance en leur capacité à composer avec les facteurs de stress dans leur vie personnelle, révèle en outre l’Indice de santé mentale de décembre 2022.
Ces jeunes de moins de 40 ans sont plus de deux fois plus portés que les Canadiens de plus de 50 ans à ne pas croire en leur capacité à résoudre des problèmes sous la pression. Ils sont 60 % plus susceptibles que les Canadiens de plus de 50 ans de ne pas avoir confiance en leur capacité à composer avec les facteurs de stress au travail.
Dur de changer
Près du tiers des Canadiens (29 %) de tout âge éprouvent habituellement du mal à s’adapter à un changement, selon l’enquête de LifeWorks. Ce groupe affiche le score de santé mentale le plus bas, soit 51,1. L’Indice reflète également que les jeunes Canadiens de moins de 40 ans sont plus de deux fois plus susceptibles que les Canadiens de plus de 50 ans d’éprouver de la difficulté à s’adapter au changement.
« Au cours des trois dernières années, les jeunes professionnels débutants n’ont connu que des milieux de travail en transition et en constante évolution. Or, tout changement est stressant s’il n’est pas bien géré au moyen de certaines techniques permettant d’atténuer l’anxiété », a commenté Michael Dingle, chef des opérations de Telus Santé.
M. Dingle pense que les organisations et leurs dirigeants ont besoin de soutien pour créer des cultures plus résilientes. Ils doivent le faire selon elle en dotant leurs équipes de stratégies d’adaptation. « Il est évident que ce type de soutien est vital dans le monde du travail d’aujourd’hui, car les employés, en particulier ceux qui sont plus jeunes, continuent de faire face à des changements importants et à beaucoup de stress », dit-il.
Isolement et manque d’attachement
Pour le huitième mois consécutif, l’anxiété, l’isolement et la productivité correspondent aux scores secondaires les plus bas, révèle LifeWorks. Les jeunes canadiens de moins de 40 ans sont presque deux fois plus susceptibles que ceux de plus de 50 ans de se sentir isolés parce qu’ils ressentent de l’anxiété ou de la nervosité en présence d’autres. De plus, ce groupe est deux fois plus susceptible de se sentir isolé parce qu’il ne ressent pas d’attachement pour les gens qu’il connaît.
Plus du tiers des Canadiens interrogés par LifeWorks disent s’inquiéter principalement de l’inflation, révèle son Indice de santé mentale. Par ailleurs, les travailleurs canadiens n’ayant pas de fonds d’urgence sont plus susceptibles de douter de leur capacité à composer avec les facteurs de stress au travail et dans leur vie personnelle. Ce groupe obtient un score de santé mentale de 22 points inférieurs à la moyenne nationale.
Lors de l’enquête de LifeWorks, 49 % des répondants ont affiché leur intérêt envers une évaluation gratuite et confidentielle de leur santé mentale. Face à ce résultat, Paula Allen estime qu’il est temps d’agir. La directrice mondiale et première vice-présidente, recherche et mieux-être global de LifeWorks, croit que la plupart de ces gens ne recevront pas l’aide dont ils ont besoin.
Il faut selon elle recourir à la technologie pour y remédier. « Bien que le soutien en personne soit toujours important, la population est de plus en plus portée à utiliser la technologie pour entreprendre une démarche personnalisée en matière de santé mentale », soutient Mme Allen.