Moins d’un tiers des Canadiens savent qu’ils peuvent bonifier leur rente mensuelle des régimes publics s’ils en repoussent le début des versements au-delà de 65 ans, a révélé l’Indice IRE 2023 de l’Institut sur la retraite et l’épargne (IRE).
Ces régimes publics sont la pension de la Sécurité de la vieillesse (SV) du Régime de pensions du Canada (RPC) et le Régime de rentes du Québec (RRQ) administré par Retraite Québec.
L’Indice IRE mesure les connaissances des Canadiens quant à leur système de revenu de retraite. Créé par HEC Montréal, l’IRE publie cet indice annuellement depuis 2019. L’édition de 2023 repose sur un sondage mené auprès de 3 004 Canadiens de 35 à 54 ans. Ils ont répondu à 29 questions de connaissances financières.
Près de la moitié des répondants avaient déjà répondu à l’enquête au moins une fois dans le passé. L’IRE précise qu’ils « n’ont pas mieux fait que les autres ».
Les connaissances stagnent
L’indice global du sondage s’est établi à 36,6 % en 2023, comparativement à 35,7 % en 2022. Il s’agit d’un résultat à peine supérieur à celui de la première édition, alors que l’Indice IRE atteignait 36,5 % en 2019. L’Indice de 2023 montre que les connaissances financières des Québécois et des Canadiens évoluent peu, peut-on lire dans le rapport de la recherche.
Les sondés disaient en moyenne ne pas connaître la réponse à plus du tiers des questions. Certaines questions étaient d’ordre général, d’autres spécifiques aux programmes de retraite. Les questions ont porté sur des sujets tels que le REER, le compte d’épargne libre d’impôt (CELI), les régimes d’employeurs et ceux du système public.
Comme c’était le cas en 2022 le score moyen des participants s’améliore à l’approche de la retraite. Il dépasse l’Indice global de 36,6 % dès l’âge de 45 ans. Les 45 à 49 ans affichent un score de 39,2 %. Celui des 50 à 54 ans est légèrement inférieur à celui 45 à 49 ans, soit un score de 38,8 %.
Connaissance faible de l’inflation
En connaissances générales, la compréhension de l’inflation a augmenté de 61 % à 68 % en 3 ans. Un score que l’IRE considère comme « étonnamment faible ». Dans une question sur le pouvoir d’achat, les sondeurs de l’indice ont demandé aux participants : « Supposons que le taux d’intérêt de votre compte d’épargne soit de 1 % par année et que le taux d’inflation soit de 2 % par année. Au bout de 1 an, avec l’argent qui se trouve dans ce compte, seriez-vous capable d’acheter plus, exactement autant, ou moins qu’avant ? »
Les participants ont aussi eu à dire à combien s’élèverait la valeur d’un compte de 100 $ dans 5 ans, à un taux d’intérêt annuel de 2 %. Ils ont particulièrement bien réussi à cette question.
En revanche, ils ont obtenu leur score le plus bas à la question sur les obligations. On leur a demandé ce qu’il arriverait au prix des obligations si les taux d’intérêt augmentent. Règle générale, une hausse des taux d’intérêt a un effet à la baisse sur la valeur des obligations.
Les résultats sont mitigés en ce qui touche le doublement de la dette. Les sondeurs ont demandé combien de temps mettrait un emprunteur à rembourser un prêt de 1 000 $ à intérêt composé de 20 % s’il n’effectue aucun remboursement. La somme aura doublé dans 4 ans.
À une question sur la diversification des placements, les répondants ont dû dire s’il est vrai ou faux qu’acheter les actions d’une seule société procure habituellement un rendement plus sûr qu’un fonds commun d’actions. La réponse est « faux ».
Ils ont dû faire de même au sujet des hypothèques. « Est-il vrai ou faux qu’une hypothèque sur 15 ans requiert habituellement des paiements mensuels plus élevés qu’une hypothèque sur 30 ans, mais l’intérêt total payé sur toute la durée du prêt sera inférieure », a demandé l’IRE. La réponse est «vrai ».