Le groupe Swiss Re est le dernier grand réassureur à publier ses données sur les dommages causés par les catastrophes naturelles au premier semestre de 2023. Selon les auteurs du bilan, les orages convectifs graves ont causé près de 70 % de toutes les pertes assurées dans le monde au cours de la première moitié de l’année. Le terme convectif désigne les mouvements d'air verticaux en météorologie.
Les dommages assurés ont jusqu’à présent atteint 35 milliards de dollars américains (G$ US), dont 34 milliards sont attribués à de violents orages aux États-Unis.
La compagnie indique que les risques secondaires sont devenus l’un des principaux moteurs des pertes assurées, signalant une tendance à la croissance des pertes assurées de 5 à 7 %, « stimulée par un climat plus chaud, mais encore plus par la croissance rapide des valeurs économiques dans des contextes urbanisés », affirment-ils.
Les pertes assurées causées par les orages convectifs au premier semestre de 2023 « sont presque deux fois plus élevées sur une période de six mois que la moyenne annuelle des dix dernières années », ajoutent-ils.
« Outre l’impact du changement climatique, l’aménagement du territoire dans les zones côtières et fluviales plus exposées et l’expansion urbaine dans les régions sauvages génèrent une combinaison difficile à inverser d’exposition à haute valeur dans des environnements à risque plus élevé. Des mesures de protection doivent être prises pour que les produits d’assurance restent économiques pour les biens à haut risque », prévient l’économiste en chef du groupe Swiss Re, Jean Haegeli.
Le bilan du réassureur traite également des dommages causés par les tremblements de terre, affirmant qu’ils continuent de causer certaines des conséquences humanitaires et financières les plus graves.
Les tremblements de terre en Turquie et en Syrie en février dernier ont ainsi causé des pertes assurées estimées par le réassureur à 5,3 G$ US. Ils ajoutent que les pertes économiques préliminaires sont estimées par la Banque mondiale à environ 34 G$ US.
Dans l’ensemble, les auteurs concluent que les pertes économiques dues aux catastrophes naturelles s’élevaient à 120 G$ US, un chiffre inférieur aux 123 G$ US signalés pour la période précédente, mais encore 46 % au-dessus de la moyenne des dix dernières années.