Pour son troisième trimestre clos le 30 septembre 2023, iA Société financière déclare un résultat net attribué aux actionnaires ordinaires de 55 millions de dollars (M$).
Au même trimestre de 2022, ce résultat net était de 1 M$. La compagnie rappelle qu’il convient de faire preuve de prudence lorsqu’on compare les résultats de 2023 avec ceux de 2022 recalculés sous le régime des normes IFRS 17 et IFRS 9.
Après neuf mois de l’exercice en cours, la société déclare un résultat net attribué aux actionnaires de 533 M$ et maintient son objectif de 600 M$ pour l’ensemble de l’année 2023.
« Notre capacité à générer de nouvelles ventes et à entretenir des relations durables avec nos clients a permis de soutenir la forte dynamique de croissance des affaires du troisième trimestre, ce qui s’est traduit par une augmentation importante des primes et dépôts, de l’ordre des 17 % », indique Denis Ricard, président et chef de la direction d’iA Groupe financier, cité dans le communiqué publié le 7 novembre dernier.
Les primes et dépôts ont ainsi totalisé 3,9 G$ au dernier trimestre, en hausse de 568 M$ comparativement au 3,3 G$ pour la période correspondante de l’an dernier. La majeure partie de l’augmentation, soit 375 M$ d’un trimestre à l’autre, provient du secteur de la gestion de patrimoine individuel.
Le bénéfice tiré des activités de base s’est établi à 256 M$. L’ajustement de 201 M$, qui ramène le bénéfice net attribuable aux actionnaires ordinaires à 55 M$, est largement attribuable aux impacts défavorables liés aux marchés, qui sont estimés à 169 M$ après impôt. Ces impacts sont ainsi répartis :
- immeubles de placement : 101 M$ ;
- marché des actions : 54 M$
- taux d’intérêt et écart de crédit : 14 M$.
Par secteurs
Pour les activités d’assurance au Canada, qui comprennent le vaste éventail de produits et d’assurance vie de même que des garanties pour véhicules et l’assurance de dommages en auto et habitation, iA Groupe financier déclare un résultat net attribué aux actionnaires ordinaires de 79 M$ au troisième trimestre de 2023, comparativement aux 74 M$ du même trimestre de 2022.
Le secteur « Gestion de patrimoine » comprend les produits et services en matière de régimes d’épargne, de régimes de retraite et de fonds distincts, en plus de services de courtage et valeurs mobilières à titre de fiduciaire et dans le domaine des fonds communs de placement. Le résultat net attribué aux actionnaires ordinaires a atteint 73 M$ au troisième trimestre de 2023, contre 59 M$ pour la même période en 2022.
Du côté du secteur des affaires américaines, qui comprend également les garanties prolongées reliées aux concessionnaires, le résultat net attribué aux actionnaires ordinaires a atteint 24 M$ au troisième trimestre de 2023, comparativement à 29 M$ au même trimestre de l’an dernier.
Le secteur des placements comprend les activités de placement et de financement de la société, à l’exception des activités des filiales de distribution en gestion de patrimoine. La perte nette attribuée aux actionnaires ordinaires a atteint 76 M$ au troisième trimestre, comparativement à une perte de 85 M$ lors du même trimestre de 2022.
Le secteur de l’exploitation générale déclare une perte attribuée aux actionnaires de 45 M$ au troisième trimestre de 2023, alors que la perte était de 76 M$ au même trimestre un an plus tôt.
Résultats d’assurance
Le résultat des activités d’assurance a atteint 232 M$ au troisième trimestre de 2023, comparativement à 214 M$ à la même période de 2022.
Par secteur d’activités, les résultats d’assurance sont les suivants :
- les activités d’assurance au Canada ont obtenu un résultat de 125 M$ au troisième trimestre de 2023, comparativement à 123 M$ à la même période de 2022 ;
- du côté de la gestion de patrimoine, le résultat a été de 70 M$ au dernier trimestre, alors qu’il était de 57 M$ au même trimestre de 2022 ;
- les affaires américaines ont généré un résultat d’assurance de 37 M$, comparativement à 34 M$ à la même période de 2022.
Après neuf mois de l’exercice financier en cours, le résultat des activités d’assurance totalise 676 M$, alors qu’il était de 613 M$ un an plus tôt.
En assurance de dommages, la société a perdu 9 M$ au dernier trimestre, dont 6 M$ sont directement attribuables aux dégâts causés par les précipitations abondantes de pluie de juillet 2023.
Les analystes et l’immobilier
La discussion avec les analystes financiers a eu lieu le 8 novembre dernier, au lendemain de la publication des états financiers trimestriels. L’ajustement de 101 M$ fait par la compagnie relié aux placements dans le secteur immobilier a suscité plusieurs questions de la part des analystes.
Le vice-président principal et chef des investissements, Alain Bergeron, souligne que 85 % des sommes investies par l’assureur sont dans l’espace de bureau commercial. La plupart de ces locaux sont situés en Ontario et au Québec.
Il ajoute que le financement des immeubles est influencé par la hausse des taux d’intérêt, peu importe la nature de l’activité qu’il s’y tient. M. Bergeron donne l’exemple d’un immeuble loué par le gouvernement du Québec dont le bail prend fin en 2047. Le coût de financement de cet immeuble est le même que celui accordé pour l’ensemble du portefeuille immobilier.
Alain Bergeron souligne que l’évaluation du portefeuille immobilier est confirmée par une firme externe. À la fin du premier trimestre de 2022, la valeur de ce portefeuille était estimée à 1 876 G$, apprend-on à la lecture des renseignements supplémentaires fournis par l’entreprise. Dix-huit mois plus tard, la valeur a chuté de 208 M$ pour atteindre 1 668 G$.
Acquisition aux États-Unis
D’autres questions ont aussi porté sur l’acquisition de Vericity par l’entremise de sa filiale iA American Holdings. Annoncée le 3 octobre, après la fin du trimestre, la transaction représente un prix d’achat de 170 millions de dollars américains (M$ US). Cet assureur, qui exploite aussi une agence numérique, sert le marché intermédiaire de l’assurance vie. Denis Ricard estime que cela renforce la position de l’assureur sur le marché américain. La transaction, qui devra être approuvée par les autorités réglementaires, devrait se conclure durant la première moitié de 2024.
Le vice-président Michael Stickney, responsable du développement des affaires aux États-Unis, ajoute que la stratégie derrière cette transaction est la même que celle qui avait guidé l’assureur lors de l’achat d’American Amicable il y a 13 ans. Acheté au coût de 145 M$ US à l’époque, l’assureur faisait ses frais, sans plus. Ses ventes étaient de 25 M$ par année. « Les ventes ont été multipliées par six et les revenus sont très bons », explique-t-il.
Dans le cas de Vericity, les ventes sont de 40 M$ US par année et ne progressent pas faute d’accès aux capitaux. La firme d’investissement qui détenait l’assureur ne voulait plus y investir. « Le calcul est assez simple : si la croissance des revenus est supérieure à celle des dépenses, tu crées une marge de profit », note M. Stickney.