Environ 60 % des Britannocolombiens et seulement 3,5 % des Québécois ont une connaissance des risques de tremblements de terre dans leur région assez bonne pour acheter une police d’assurance. La situation est attribuée à un manque de sensibilisation des résidents, freinée par les gouvernements et les organismes de règlementation, affirme le Bureau d’assurance du Canada (BAC).

Le président et chef de la direction du BAC, Don Forgeron, a indiqué mardi, lors d’un séminaire financé par Swiss Re portant sur les perspectives en assurance, qu’il existe une certaine ignorance chez les Québécois face aux risques que peuvent causer les tremblements de terre. L’Autorité des marchés financiers a récemment publié un sondage et espère ainsi trouver des explications au phénomène.

« Nous devons rappeler aux gens que c’est un problème. Mais avec tous les autres problèmes auxquels font face les gouvernements, les entreprises et les consommateurs, il est facile de mettre celui-ci de côté », dit M. Forgeron.

Suivre le rythme de la technologie

M. Forgeron a également lancé une flèche aux organismes de règlementation qui, selon lui, doivent suivre le rythme de la technologie et permettre à l’industrie de l’assurance de fournir le genre de produits que les gens veulent et dont ils ont besoin. « Il vient un moment où les règlementations deviennent tellement déconnectées du monde qu’elles commencent à nuire à la capacité d’innovation d’une industrie. »

Il a déclaré que l’industrie doit se concentrer sur la création de nouveaux produits et services pour les Canadiens de la génération Y, en particulier dans le domaine de l’analyse numérique, où les produits peuvent être adaptés aux besoins et aux désirs spécifiques des consommateurs.

Il a aussi blâmé les régulateurs de ne pas avoir permis aux assureurs de tirer profit des innovations, telles que la nouvelle assurance basée sur l’usage. Cela aurait permis aux consommateurs d’obtenir de meilleurs prix pour leurs primes d’assurance, ajoute-t-il.

M. Forgeron précise qu’il y a de l’intérêt dans la règlementation, « mais il arrive un moment où la règlementation devient contreproductive.... Je crois que nous avons atteint ce point. »

Année record en catastrophe

Par ailleurs, un rapport publié mardi par Swiss Re indique que 2017 a été une année record en termes de catastrophes naturelles et de catastrophes causées par l’homme dans le monde entier. Les pertes totales d’actifs ont atteint 144 milliards de dollars américains (G$ US), soit une perte totale de 337 G$ US, ce qui signifie un écart de protection d’assurance de 193 G$ US.

Les quatre ouragans de l’Atlantique Nord ont été les plus couteux depuis de nombreuses années. De plus, l’année dernière a également été une année record pour les pertes de feux de forêt, incluant ceux de Williams Lake, en Colombie-Britannique.