Le score de l’Indice de santé mentale des Canadiens s’est amélioré d’un demi-point en avril 2022 par rapport au mois précédent. L’indice publié depuis le début de la pandémie par Solutions Mieux-être LifeWorks a ainsi affiché un score de -10,0 en avril, par rapport à -10,5 en mars.
Modeste, ce gain marque un troisième mois à la hausse pour l’indice qui s’était mis à plonger depuis décembre 2021, sous la morosité entraînée par le variant Omicron. Cependant, plusieurs répondants au sondage de l’indice ont manifesté une sensibilité accrue à l’anxiété.
Le portrait est différent au Québec, le score de santé mentale a diminué pour un deuxième mois de suite en avril. Il se situe actuellement à son plus bas des cinq derniers mois. L’Alberta et le Manitoba ont aussi connu une baisse du score de l’indice de santé mentale, alors que la situation s’est améliorée en Colombie-Britannique, en Saskatchewan, en Ontario, dans les Maritimes et à Terre-Neuve-et-Labrador.
« Malgré une légère amélioration en avril 2022, la santé mentale des Canadiens semble se stabiliser à un niveau bien inférieur à celui d’avant 2020, un score négatif étant la norme », peut-on lire dans le rapport de l’indice. Le score de santé mentale n’a jamais quitté le territoire négatif depuis sa première publication en avril 2020. Celui d’avril 2022 est ainsi le 25e score d’affilée à être inférieur au score de référence antérieur à la pandémie, établi à 0,0.
Les Canadiens fragilisés
Selon l’indice, 46 % des Canadiens estiment que leur sensibilité au stress s’est accrue. Cette proportion des Canadiens fragilisés obtient un score de santé mentale de près de dix points au-dessous de la moyenne nationale, révèle LifeWorks.
Selon le sondage de la firme d’actuaires-conseils, plus de 49 % des employés au pays ont constaté que leurs collègues semblent eux aussi présenter une sensibilité accrue au stress depuis le début de la pandémie. Ils sont 22 % à se dire incertains à cet égard.
« Depuis deux ans, les Canadiens vivent dans état constant d’adaptation au changement et d’incertitude », a observé Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, recherche et mieux-être global de LifeWorks. Elle a aussi remarqué que malgré les mois qui passent, « ce n’est pas plus facile qu’au début de composer avec les turbulences qui perdurent ». Elle croit que cette tension prolongée accroît la sensibilité au stress.
Alors que des Canadiens amorcent un retour vers une certaine normalité, Paul Allen signale qu’un grand nombre sont accablées par les événements stressants survenant dans le monde. « À mesure que ceux-ci continuent d’affecter la santé mentale des gens, cela créera un contexte encore plus imprévisible, tant pour les gens que pour l’économie », dit-elle.
Les jeunes, l’argent et les gestionnaires
Les répondants de moins de 40 ans sont 50 % plus susceptibles que ceux de plus de 50 ans d’avoir l’impression que leur sensibilité au stress s’est accrue, révèle LifeWorks.
La firme ajoute que les travailleurs canadiens dont les heures de travail ou le salaire ont été réduits sont plus de 30 % plus nombreux à éprouver une sensibilité accrue au stress depuis le début de la pandémie.
Frein à la consultation
Au total, 17 % ont répondu au sondage qu’ils ne feraient pas appel à un professionnel pour obtenir de l’aide s’ils étaient aux prises avec un problème de stress ou de santé mentale.
« Notre enquête montre une modeste amélioration de l’état de santé mentale des Canadiens ce mois-ci, et bon nombre d’entre eux sont à l’aise de demander l’aide d’un professionnel s’ils en ont besoin », a commenté Stephen Liptrap, président et chef de la direction de LifeWorks. Il a dit considérer ces résultats encourageants.
Le rôle de l’employeur
M. Liptrap croit toutefois qu’en raison des agents stressants auxquels ils sont exposés, les gens ont encore du mal à prendre en charge leur mieux-être de manière saine, que ce soit au travail ou ailleurs.
« Les employeurs doivent reconnaître que l’état émotionnel des employés n’est souvent pas ce qu’il semble être à première vue, et que communiquer et offrir du soutien sur une base régulière est indispensable pour continuer à accorder la priorité à la santé mentale du personnel », en conclut le PDG de LifeWorks.