L’Institut d’assurance de dommages du Québec (IADQ) s’est penché sur les voitures autonomes et l’économie collaborative au cours des derniers mois. Curieux pour un organisme de formation ? Non, dit sa directrice générale Julie Saucier, information et formation peuvent s’interrelier.

Pour assurer que le professionnel en assurance est formé adéquatement, il doit l’être au niveau technique, mais aussi qu’il soit au courant des dernières tendances touchant son travail. C’est dans cette optique que l’IADQ développe son programme de formation, dit Mme Saucier, que le Journal de l’assurance a rencontré à la mi-février.

Le bassin de clientèle de l’Institut se diversifie aussi grâce à cela, dit-elle. L’organisme sans but lucratif compte sur ses fidèles, présents depuis des années.

La technologie est un autre volet que l’Institut suit de près. Des 350 cours de formation qui sont disponibles à l’IADQ, 25 peuvent être suivis à distance, en ligne.

Pour rehausser la formation qu’elle dispense, l’Institut regarde aussi du côté des sujets plus méconnus, mais où il y a des compétences à acquérir. Mme Saucier donne en exemple celui des pertes d’exploitation.

L’expertise se perd

« On le voit, il y a une expertise qui se perd en ce moment en assurance au Québec. De nombreux souscripteurs d’expérience partent à la retraite. Bien des fois, il n’y a personne de suffisamment qualifié pour reprendre cette expertise et assureur une conservation de ce savoir. On cherche donc à bâtir des formations en ce sens pour préserver ce savoir, avec la collaboration de plusieurs courtiers notamment », dit Mme Saucier.

Elle ajoute que l’Institut doit s’assurer de s’adapter à ce phénomène pour conserver sa pertinence. Elle dit d’ailleurs garder cet esprit de ces prédécesseurs Lucien Bergeron et François Houle pour conserver les acquis que les deux hommes ont respectivement bâtis.

« On regarde quels sont les sujets de l’heure. On va chercher les tendances. Les changements climatiques, les véhicules autonomes et l’Internet des objets, on y touche dans nos formations. On essaie toutefois d’y garder le côté technique. Le marché lui-même doit s’adapter à ces enjeux », souligne-t-elle.

L’IADQ, par le biais de l’Institut d’assurance du Canada, s’associe ainsi à des chercheurs. Le Conference Board du Canada est ainsi un collaborateur régulier de l’Institut. Ce dernier transpose ainsi ces sujets en formation. L’IADQ les adapte ensuite à la réalité québécoise.

« Nous sommes là pour la formation technique, mais aussi pour les sujets de l’heure. Les deux sont interreliés. »

Un changement de garde s’opère

Les entreprises qui font appel à l’IADQ pour bâtir leur programme de formation ne le font pas uniquement pour remplir les obligations que leurs employés doivent remplir en accumulant des unités de formation continue (UFC). « Il y a une demande incroyable en ce moment. Les grands joueurs nous soutiennent, tant en distribution directe que dans le courtage. C’est un gros changement. Ils peuvent le planifier en fonction de leurs besoins », dit Mme Saucier.

Un des éléments centraux du plan stratégique de l’Institut est d’accroitre sa notoriété. L’organisme vient notamment de revoir son mage et a emménagé dans de nouveaux bureaux au centre-ville de Montréal. À cet effet, elle cite d’ailleurs François Jean, prochain président du conseil d’administration de l’Institut, qui dit « qu’on vient à l’Institut chercher des connaissances et qu’on quitte avec des compétences. »