Dans un sondage effectué cette année, Watson Wyatt a constaté que 45 % des responsables de régimes de retraite à cotisation déterminée craignent l’inaction des participants. Ils voient d’ailleurs ce manque d’intérêt comme une menace sérieuse à la viabilité des régimes à cotisation déterminée.


Dans un régime à cotisation déterminée, le participant gère lui-même ses cotisations et celles que lui verse son employeur. Il doit donc décider d'investir dans telle ou telle option. Si le participant demeure inactif, ses fonds dormiront dans l'option de placement par défaut, souvent un fonds du marché monétaire, avec un rendement mitigé.

Plusieurs participants n'ont pas vraiment envie de penser à ce qui leur arrivera à la retraite, croit Martine Sohier, de Watson Wyatt. « Malgré les explications, on a la preuve que l'intérêt mitigé du participant empêche parfois le message de passer. »

Pour régler ce problème, Mme Sohier suggère d'organiser des séances d'information. « Pour que ce genre de régime permette un meilleur taux d'épargne et de remplacement du revenu, la clé consiste à s'assurer que le participant est régulièrement informé et qu'il suive de près le taux de remplacement du revenu visé. »

David McLellan, vice-président des Services de retraite Fidelity, craint lui aussi que les régimes à cotisations déterminées ne procurent pas un revenu de retraite suffisant et il estime que la participation active de l'employé est indissociable du bon fonctionnement d'un tel régime. « Parmi les questions à se poser, il y a celle de savoir si les employés sont vraiment conscients de leur responsabilité à cet égard, signale-t-il. La présence d'un conseiller financier devient alors utile. »

C'est en partie pour contrer les effets de cette indifférence que certains assureurs ont lancé des fonds cycle de vie au Canada. Précurseur dans ce marché dès 2005, Sun Life a récemment mis la touche finale à Mon argent, programme destiné aux régimes à cotisation déterminée et assorti d'une gamme de fonds cycle de vie.

Dans cette dernière étape appelée Mon relevé, l'assureur veut inciter le participant à passer à l'action en adressant au participant un relevé personnalisé.
En plus de simplifier l'apparence et le contenu de l'information sur le relevé, Sun Life modifiera des zones du document selon le profil de son destinataire.

« Le nouveau relevé peut contenir des messages ciblés pour souligner certains problèmes, explique Patrice Hébert, directeur régional, développement des comptes nationaux et régimes de retraite pour la région de l'Est chez Sun Life. Par exemple, nous écrirons à ceux qui se limitent à l'option de fonds par défaut pour les inciter à revoir leur répartition de l'actif et leur suggérer d'autres fonds. Aussi, lors de changement ou de fusion de fonds, un message sera inclus dans les relevés envoyés aux détenteurs de ces fonds seulement. »

Le langage employé est simple et clair, ajoute M. Hébert. Le relevé comprend des « boîtes de dialogues » qui donneront par exemple les définitions de certains termes. Un glossaire figure d'ailleurs à la fin du relevé.
Le relevé recourt aussi à un visuel percutant pour montrer, s'il y a lieu, l'écart entre l'épargne accumulée et les objectifs du participant, ou encore la répartition de son actif par rapport à son profil de risque. « Par le relevé, nous inciterons les participants qui n'ont pas encore complété leur formulaire de profil de risque à le faire. »

C'est une firme externe qui a créé ce nouveau relevé qui remplace l'ancien depuis cet été. Un projet coûteux, a confié M. Hébert, sans révéler l'ampleur de l'investissement.