Celyeste Power, la présidente et cheffe de la direction du Bureau d’assurance du Canada, affirme que le Canada est un pays où il est de plus en plus risqué et dangereux de vivre à cause des changements climatiques.
À eux seuls, les événements météorologiques extrêmes de 2022 ont causé environ 3,1 milliards de dollars de dommages assurés, souligne-t-elle dans une lettre ouverte publiée par l’association en vue du dépôt imminent du budget fédéral.
« Le Canada se concentre sur des mesures stratégiques à long terme pour s’attaquer aux causes des changements climatiques, mais nous sommes trop lents à prendre des mesures défensives qui pourraient mieux protéger les Canadiens, leurs familles et leurs biens dans l’immédiat », écrit Mme Power. Elle poursuit en demandant au gouvernement de prévoir une somme dans son prochain budget afin de financer un programme d’assurance national contre les inondations.
« Les assureurs collaborent avec les gouvernements fédéral et provinciaux depuis plus de cinq ans afin de créer le partenariat nécessaire pour s’attaquer de front au plus grand risque de catastrophe naturelle au Canada », fait-elle remarquer. Mme Power indique qu’un tel programme, en plus d’accélérer le rétablissement et la reconstruction après une catastrophe, permettrait de réduire les coûts imprévus pour le gouvernement fédéral. « La plupart des pays du G7 ont déjà un plan comme celui-là. Les assureurs du Canada sont prêts à s’associer aux gouvernements fédéral et provinciaux pour créer un programme d’assurance abordable contre les inondations. »
Dans sa lettre ouverte, Mme Power invite également le gouvernement à mettre au point sa stratégie nationale d’adaptation et à la financer. « Les représentants de 30 compagnies d’assurance ont consacré des milliers d’heures en ressources et en expertise au Groupe de travail sur l’assurance contre les inondations et la réinstallation du gouvernement fédéral. Le travail de réflexion est terminé, dit-elle. Il est maintenant temps d’investir et de mettre tout ça en œuvre. »
Mme Power conclut en soulignant que les réassureurs sont en train de rajuster leur tarification en raison des risques émergents et croissants partout dans le monde, y compris les changements climatiques, ce qui pourrait influer sur l’abordabilité et la disponibilité des garanties. « Le gouvernement fédéral doit agir maintenant pour donner un sens à ses efforts — et fournir suffisamment de ressources — afin de mieux défendre le Canada et les Canadiens contre la menace croissante que représentent les catastrophes naturelles liées au climat. L’industrie de l’assurance de dommages est prête à collaborer avec lui. »