Alors que l’ouragan Matthew a déjà causé des dégâts majeurs en Haïti, à Cuba et aux Bahamas, l’ouragan de force 4 frappe désormais la côte est de la Floride. Avec des vents de plus de 220 km/h, il est susceptible de causer de graves dommages le long de la côte atlantique de la Floride, ainsi qu’au nord de l’état.

Selon les premières estimations révélées par l’agence de presse Reuters, Matthew pourrait causer des pertes assurées de l’ordre de 25 à 30 milliards de dollars américains (G$), devenant le deuxième ouragan le plus coûteux pour les assureurs américains derrière Katrina en 2005.

Le deuxième ouragan le plus coûteux

Le cabinet RMS fait ainsi état d’estimations initiales de 20 G$ (42 % de probabilité) et de 30 G$ (26 %). Cette estimation est dans la lignée de celle réalisée par JPMorgan jeudi soir, qui prévoit des pertes assurées de 25 G$.

En termes comptables, des pertes assurées de 30 G$ équivaudraient à environ la valeur du bénéfice d'un trimestre pour les assureurs de dommages américains.  

Par ailleurs, des pertes assurées de 20 G$ correspondraient à celles causées par l'ouragan Sandy dans le nord-est des États-Unis en 2012. Une perte de cette ampleur conduirait à des « risques importants » pour le marché Lloyd de Londres, selon Ben Cohe, analyste chez Canaccord Genuity, cité par Reuters.

Le réassureur Swiss Re devrait être le plus touché

Selon la Deutsche Bank, citée par le magazine économique suisse Bilan, c’est le réassureur Swiss Re qui devrait être le plus impacté par les dommages de l'ouragan, avec une exposition de 5,6 G$ suivi par Munich Re (4,35 G$), Hannover Re (1,16 G$) et Scor (0,78 G$). Les analystes de la banque allemande ont souligné que le géant suisse était le plus important réassureur du fonds de catastrophes naturelles de Floride, et donc le plus exposé aux dommages dans cet état.

Mais après trois trimestres relativement épargnés par les catastrophes, la plupart des réassureurs devraient pouvoir absorber des dommages équivalents à ceux provoqués par l'ouragan Sandy en 2012, le deuxième plus coûteux de l'histoire avec 30 G$, a précisé la Deutsche Bank. En revanche, des dommages de 40 à 50 G$ provoqueraient des pertes de 1 à 1,5 G$ pour Swiss Re et Munich Re.