Quand une association regroupe des concurrents dans un domaine, c’est souvent pour lui amener une crédibilité supplémentaire. C’est dans cet esprit que PREVDEQ, l’Association de prévention des dégâts d’eau, voit le jour.
Les instigateurs de PREVDEQ sont Gilles Fréchette, président de Sécurité AquaDétect, Mathieu Lachaîne, président d’Ubios, et Jean-Hugues Labrèque, président d’Inflotrolix. Le Journal de l’assurance les a rencontrés.
La problématique des dégâts d’eau se vit de plus en plus au Québec. Ce qui crée des opportunités pour développer des solutions visant à les contrer. Distinguer le bon grain de l’ivraie s’avère toutefois ardu quand un secteur prend de l’expansion. En formant PREVDEQ, les trois hommes visent avant tout à donner une crédibilité à ce secteur en croissance.
Gilles Fréchette a contribué à la formation d’une association pancanadienne dans le domaine de l’alarme au début des années 1980, ce qui a permis de faire le ménage dans ce secteur. Il souhaite que PREVDEQ fasse la même chose au Québec dans le domaine de la prévention des dégâts d’eau. « Nous avons des lois à respecter. La Loi du bâtiment s’applique à ce que nous faisons. Il nous faut aussi une licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ). Pour être crédible, il est aussi essentiel d’avoir une assurance responsabilité. Ce sont des éléments du genre que nous voulons faire connaitre », dit M. Fréchette.
3 grands objectifs
PREVDEQ se donne trois grands objectifs. Le premier, faire connaitre au public les solutions crédibles qui existent sur le marché. Puis, rassembler les intervenants de ce secteur dans le domaine de l’installation et de la fabrication de systèmes visant la prévention des dégâts d’eau. PREVDEQ souhaite aussi sensibiliser les assureurs à cette question, car ils ont un rôle primordial à jouer en la matière.
L’Association est d’ailleurs allée chercher un premier membre assureur à joindre ses rangs. Il s’agit d’Intact Assurance. Les fondateurs de PREVDEQ voulaient frapper un grand coup pour bien assoir les fondations de leur association. La venue d’Intact constitue ainsi un excellent départ, disent-ils.
« On veut réunir tout le monde à la même table, dit Jean-Hugues Labrèque. On veut en venir à avoir une voix plus forte. En se regroupant au sein de l’Association, on l’aura. Si nous avons des représentations à faire auprès des gouvernements ou des assureurs, notre crédibilité sera plus forte. »
À titre d’exemple, PREVDEQ dit vouloir travailler avec le Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec (RGCQ), considérant comment les condominiums sont impactés par la problématique des dégâts d’eau. « Il faut faire connaitre les solutions qui existent. Il faut aider les gens à reconnaitre les solutions crédibles et les associations viables », dit M. Fréchette.
Mathieu Lachaîne ajoute qu’il y a une ruée vers l’or présentement dans le secteur de la prévention des dégâts d’eau. « Notre industrie est en pleine éclosion. Ce qui fait qu’on voit toutes sortes de choses, dont des gens qui font des travaux sans permis. Former une association est un moyen de protéger le public », dit-il.
Un partage bénéfique
Réunir des concurrents autour d’une même table demeure toujours délicat. M. Labrèque dit toutefois que le partage d’expériences ne peut qu’être bénéfique pour tous.
« Notre pénétration dans le marché s’en trouvera augmenté. En partageant les problématiques que l’on rencontre, tout le monde y gagnera. »
M. Labrèque souligne par ailleurs que le Québec est en avance en matière d’innovation pour prévenir les dégâts d’eau. Hors-Québec, cette innovation n’est pas encore présente, ce qui permet aux joueurs québécois d’exporter leurs solutions. Des produits des États-Unis, d’Israël et de la Chine commencent à apparaitre. « C’est pourquoi on veut qu’il y ait un cadre autour de cela. »