L’environnement économique et règlementaire a poussé RBC Assurances à suspendre la vente de plusieurs produits d’assurance vie individuelle à long terme.RBC Assurances a cessé de vendre la vie universelle et la T100. Il suspend aussi trois de ses produits de maladies graves, son assurance de soins de longue durée et l’un de ses produits d’invalidité. Sous la pression des bas taux d’intérêt à long terme et des exigences de capital règlementaire, l’assureur a choisi le retrait plutôt que la hausse des prix.

« Si nous optons pour hausser les prix et que nous continuons à le faire, à partir de quel moment ces produits deviendront-ils trop chers pour nos clients? Je préfère dédier les ressources qui seraient autrement accaparées par la réévaluation de la tarification à créer des produits plus innovateurs et rentables », dit Rino D’Onofrio, chef assurances au Canada de RBC Assurances, en entrevue au Journal de l’assurance.

Les problèmes qui affectent ces produits ne datent pas d’hier, rappelle M. D’Onofrio. « L’environnement actuel des taux d’intérêt et des changements règlementaires a simplement mis sous les projecteurs des problèmes que nous connaissions depuis longtemps. Dans ces conditions, une hausse des prix n’aurait été qu’un bandage sur la plaie », dit-il.

Malgré la suspension de sept produits, RBC Assurances continue d’offrir un des plus vastes portefeuilles d’assurance dans le marché, dit M. D’Onofrio. Il s’engage à innover et à maintenir une vaste offre de produits envers tous ses réseaux.

L’engagement s’arrête là. Si RBC n’exclut pas la possibilité de reprendre la vente de certains produits, il faudra plus qu’une hausse des taux d’intérêt à long terme pour que le chef assurances se commette. C’est tout l’environnement qui devra changer pour motiver un retour : taux, exigences de capital, mais aussi demande et capacité de payer des clients.

Pas question de lancer ou de remettre sur les rails un produit qui ne peut prouver à l’avance une rentabilité durable, dit M. D’Onofrio. Après 2008, il se souvient à quel point il s’était réjoui que RBC n’ait pas lancé de produit de garantie de retraits au moment de présenter sa gamme de fonds distincts en 2006.

Outre les taux et les règles de capital, RBC a écarté certains produits qui ne se vendent pas. Ainsi, le produit de soins de longue durée et celui d’invalidité ont disparu suite à ce ménage de portefeuille, dit M. D’Onofrio.

« Notre produit de soins de longue durée est dans le marché depuis près de 15 ans. Depuis, les ventes n’ont jamais progressé et elles stagnent présentement. Nous voulons vraiment que nos gens se consacrent sur des produits qui font la différence, des produits où tout le monde gagne », dit-il.

De même, le produit d’assurance invalidité non garanti Quantum a péché par ses faibles ventes. Ce n’est pas un produit vulnérable aux taux d’intérêt, dit M. D’Onofrio.

Au contraire de ces deux produits, les ventes d’assurance maladies graves poursuivent sur leur lancée. « Nous avons uniquement retiré les produits qui sont les plus vulnérables aux taux d’intérêt à long terme », dit-il.

La porte demeure toutefois ouverte pour un éventuel retour de l’assurance soins de longue durée. Si des occasions se présentent, si le marché montre des signes de reprise, nous aviserons à ce moment-là, dit-il.

Les produits écartés

Dans son mémo publié le 12 juin, RBC Assurances énumère les produits éconduits et précise dans quels réseaux ils le sont. En assurance vie individuelle, les nouvelles ventes sont suspendues uniquement dans le réseau de distribution indépendant. Les produits touchés sont Vie universelle RBC et Temporaire 100.

En prestations du vivant, la suspension s’étend à tous les réseaux de distribution de l’assureur. Les ventes de trois versions du produit Police Rétablissement d’une maladie grave sont suspendues : Primes nivelées à l’âge de 100 ans, Primes nivelées à l’âge de 75 ans payable à 65 ans et Remboursement des primes au rachat ou à l’expiration. Les ventes du produit Assurance soins de longue durée, et celle de Quantum, un produit d’assurance invalidité non garanti, subissent le même sort.

La vie universelle, l’assurance temporaire 100 ans et l’assurance soins de longue durée demeurent accessibles pour transformation. Ses assurés pourront transformer un produit d’assurance vie temporaire vers la vie universelle ou l’assurance temporaire 100 ans. Ils pourront transformer une police invalidité ou maladies graves vers l’assurance soins de longue durée.

Ceux qui choisissent de transformer une police vie assumeront toutefois une hausse des prix. RBC augmente le cout nivelé de la vie universelle et de la temporaire 100 ans pour s’ajuster aux récentes hausses survenues dans le marché. La hausse moyenne pour ces produits disponibles à la transformation atteint 15,5 %.

Le mémo mentionne aussi que l’assureur continuera de vendre les produits d’assurance vie temporaire 10 ans et 20 ans. Il continuera de vendre ses produits d’assurance maladies graves temporaire 10 ans, 65 ans et 75 ans. Il continuera aussi de vendre ses produits d’assurance invalidité non résiliable Série Professions et Série Fondations, ainsi que son produit d’invalidité non garanti Série Avant-garde. RBC Assurances continuera aussi de vendre ses produits de fonds distincts.