À l’occasion des réunions sur la réassurance qui se sont déroulées à Monte-Carlo durant ce mois de septembre 2023, les experts de Munich Re ont déclaré que la société était prête à augmenter davantage sa capacité financière, mais ont averti que la souscription serait plus importante que jamais pour faire la différence en termes de performance.
« La souscription est à nouveau importante. Pendant un certain nombre d’années, les résultats techniques ont été plutôt faibles sur le marché de l’assurance primaire, mais surtout sur le marché de la réassurance. Les rendements des capitaux propres ont été décevants. Nous avons enregistré des pertes sur le marché et nous avons également eu des discussions sur la formulation, sur les ambiguïtés, etc. », a déclaré Stefan Golling, membre du conseil d’administration de Munich Re responsable de l’Amérique du Nord et des clients mondiaux.
« Pendant de nombreuses années, le secteur s’est concentré sur l’innovation, les perturbations, les capacités numériques et la distribution. Tous ces sujets sont importants et le resteront à l’avenir. Mais l’accent est également mis sur les fondamentaux », a ajouté M. Golling. « L’essentiel, de mon point de vue, c’est l’art de la souscription », affirme-t-il.
Le rôle de l’inflation
Dans un contexte où les entreprises du secteur ont réduit leur exposition ou se sont complètement retirées des activités liées aux catastrophes, Thomas Blunck, directeur général de la réassurance chez Munich Re, déclare qu’avec les bons taux et les bonnes conditions, la société est prête à augmenter davantage sa capacité. Dans une note concernant la réunion, Munich Re prévient toutefois qu’il reste particulièrement important pour les assureurs et les réassureurs d’être précis dans leurs estimations de l’évolution de l’inflation. Même si l’inflation est en baisse, elle reste une source d’incertitude.
« L’inflation moyenne des prix à la consommation dans les pays industrialisés devrait rester supérieure aux prévisions des banques centrales d’environ 2 % dans les années à venir, même dans le scénario de base, et par conséquent bien au-dessus des taux d’inflation observés au cours des années précédentes. L’incertitude est considérable. Des taux d’inflation sensiblement plus élevés sont un scénario de risque beaucoup plus probable que des augmentations de taux plus faibles et moins prononcées. Simultanément, de nombreux autres risques évoluent », écrivent-ils.
Évolution des risques
Parmi ces risques changeants figurent les risques de catastrophes naturelles, notamment les orages qui causent des dommages semblables à ceux qui se produisent lors des grands ouragans. Les experts affirment que ces phénomènes sont pratiquement devenus la norme, plutôt que l’exception.
Pour faire face à ce risque, Munich Re déclare qu’elle investit dans une modélisation élargie des risques, afin de mieux refléter les risques croissants liés aux aléas naturels, de même que dans les ressources visant à fournir une protection complète pour les secteurs du climat et de l’énergie. De plus, elle prévoit utiliser davantage les données et la technologie à l’avenir en investissant dans l’expertise de l’intelligence artificielle générative.
Lors de cette conférence, il a également été question de l’inflation sociale aux États-Unis, des risques politiques et de la formulation des polices d’assurance, ainsi que de la couverture cybernétique. À cet égard, on précise que les pertes économiques dues aux cyberattaques devraient tripler pour atteindre 24 billions de dollars américains d’ici 2027. Bien que les risques non assurables — attaques contre les infrastructures critiques, guerre cybernétique — continueront d’être explicitement exclus de la couverture offerte par Munich Re, la société conclut en affirmant qu’elle s’engage à faciliter un marché de l’assurance cybernétique durable et rentable à l’avenir.