Alors que la deuxième vague de la pandémie de COVID-19 a débuté au Canada, Morneau Shepell note que des inquiétudes qui étaient exprimées davantage au début de la pandémie reprennent de l’ampleur. C’est ce qu’il dans son Indice de santé mentale du mois de septembre
Quelque 38 % des personnes sondées en septembre s’inquiètent des répercussions financières, 34 % ont peur de contracter la maladie et 30 % affirment avoir peur qu’un proche décède de la COVID-19. D’après Morneau Shepell, ce sont « des préoccupations similaires à celles rapportées en avril et en mai ».
« Lorsqu’on met en parallèle l'état de santé mentale des participants et leurs craintes, on note que les personnes dont la principale inquiétude est de souffrir de solitude durant la pandémie affichent le score de santé mentale le plus bas (-25,8). L'état de santé mentale précaire de la population pourrait persister longtemps, compte tenu des inquiétudes liées à la deuxième vague, de la possibilité d'un autre confinement et de l'incertitude constante entourant un éventuel retour à la normale et l’avenir », dit Morneau Shepell.
Le Canada est 10 points en dessous du score de référence d’avant la pandémie établi par la firme, qui est de 75. Ainsi, Morneau Shepell attribue au Canada le score de -10 pour le mois de septembre. Il s’agit d’une augmentation d’un point par rapport au score du mois d’aout, qui était de -11.
Le score négatif signifie que la santé mentale est affaiblie par rapport à la valeur de référence, qui tient compte des années 2017, 2018 et 2019, peut-on lire dans le rapport.
Moins d’argent dans le fonds d’urgence
En ce qui a trait aux scores secondaires de l’Indice, ils ont tous augmenté, sauf le risque financier qui a enregistré une diminution de 0,4 point pour atteindre 3,1.
« Les Canadiens ont commencé à verser davantage d’argent dans leur fonds d’urgence au début de la pandémie, mais en septembre, un renversement de cette tendance s’est produit pour la première fois. Or, cela a un effet majeur sur l'état de santé mentale des Canadiens, puisque ceux qui ont un fonds d'urgence (score de -5,3) affichent un score de santé mentale nettement supérieur à celui des personnes qui n'en possèdent pas (score de -23,4) », note la firme.
Motivation en baisse
D’après Morneau Shepell, 36 % des travailleurs sondés « affirment qu'ils ont plus de mal à trouver la motivation nécessaire pour effectuer leur travail qu’auparavant ». De plus, 34 % des répondants trouvent qu’il est plus difficile de se concentrer au travail qu'avant la pandémie.
« La situation en septembre demeure préoccupante, puisque les résultats indiquent que la détresse des travailleurs est actuellement similaire à celle du 4 % des travailleurs canadiens les plus en détresse avant 2020 », peut-on lire dans le rapport.
La situation des travailleurs en assurance
Le score du secteur de l’assurance et des services financiers a été de -11,2 en septembre. Il s’est amélioré de 0,1 point en septembre par rapport au mois d’aout, révèle Morneau Shepell.
Le secteur de la gestion de sociétés et d’entreprises est celui qui a enregistré le score le plus bas, avec un score -14,8. Le plus élevé est celui du secteur de l’automobile, qui affiche néanmoins un score négatif de -6,2.
L’importance d’agir
D’après Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell, les gouvernements doivent prendre conscience des risques liés à l'isolement pour les Canadiens et devront mettre en place des mesures concrètes au cours des prochains mois.
« Ne pas tenir compte des besoins en matière de santé mentale et du bien-être de ces derniers pourrait à long terme compromettre la résilience de la population », dit-il.
La même chose doit être faite du côté des entreprises, ajoute Paula Allen, première vice-présidente, recherche, analytique et innovation. « Même si les Canadiens vivent des changements considérables dans toutes les facettes de leur vie, ils doivent continuer à accéder à du soutien en santé physique et mentale. Les employeurs jouent un rôle crucial à cet égard en soulignant l'importance de prendre soin de soi et en faisant valoir les ressources à la disposition du personnel, comme les programmes d'aide aux employés et les soins de santé virtuels », soutient-elle.