Selon des données de 2021 compilées par Croix Bleue Medavie, les demandes de règlement pour les services d’un psychologue ou d’un autre professionnel de la santé mentale sont beaucoup plus nombreuses chez les adhérents les plus jeunes, par rapport aux générations plus âgées.
Selon l’assureur spécialisé en assurance collective, il s’agit d’une lueur d’espoir. « Nos chiffres révèlent que les personnes des générations Z et Y acceptent de plus en plus d’accéder à des services de santé mentale », a partagé avec le Portail de l’assurance Olivier Pagé, directeur, gestion de l’invalidité en assurance collective de Croix Bleue Medavie.
Chez les personnes de la génération Z (9 à 24 ans), les services de professionnels de la santé mentale sont la principale catégorie de demande de remboursement en assurance collective, soit 20,5 % du nombre total des demandes de cette génération. Chez les millénariaux, soit les 25 à 40 ans, cette catégorie se classe deuxième et représente 13,8 % des demandes totales de cette génération.
Moins de stigmatisation, plus d’utilisation
En entrevue, M. Pagé a confié qu’il y avait une augmentation de l’utilisation des services de télémédecine et d’autotraitement de la part des personnes issues de ces jeunes générations. Il reconnaît que les personnes de ces générations grandissent avec un niveau de détresse élevé. Le spécialiste ajoute toutefois que ces jeunes grandissent dans un monde où la maladie mentale est de moins en moins stigmatisée.
« En outre, on comprend de ces données que les parents accordent de plus en plus d’importance à un accès précoce à des thérapies pour leurs enfants à charge qui peuvent éprouver des difficultés d’apprentissage, ou qui présentent d’autres troubles du développement », ajoute M. Pagé.
Parmi les services qu’elle offre à ses assurés, Croix Bleue Medavie a lancé en 2022 une couverture des frais de thérapie par message en santé mentale. Elle propose ce service par l’entremise de Focus Mental Wellness. Offert aux adhérents de régimes collectifs et aux assurés individuels, ce mode de consultation permet de communiquer avec un thérapeute par message texte, sans prise de rendez-vous.
Les résultats préliminaires d’une étude longitudinale de cinq ans réalisée par l’Observatoire sur la santé et le mieux-être au travail (OSMET) a inspiré Medavie à lancer cette thérapie. Selon l’assureur qui commandite l’étude de l’OSMET, ses résultats démontrent que plus d’une personne active sur trois au Canada rapporte vivre une certaine forme de détresse psychologique. Cette situation survient dans un contexte de montée des cas de problèmes psychologiques et de numérisation des services en santé mentale, ajoute Medavie.
Ouverture envers les gestionnaires
Selon un sondage réalisé en 2022 par la firme Capterra auprès de 1 100 Canadiens (dont 145 résidents québécois), autant de travailleurs se disent prêts à parler de santé mentale à leur responsable qu’à en parler à des ressources hors du travail. Le fait que ces deux intermédiaires arrivent à égalité souligne selon Capterra l’importance de proposer des ressources variées à ses employés.
« Les Canadiens n’ont pas tous le même degré d’aisance lorsqu’il s’agit de discuter de leur santé mentale. Il faut donc mettre à la disposition des employés des canaux tant en présentiel que virtuels pour qu’ils puissent exprimer leurs préoccupations en matière de santé mentale », explique Tessa Anaya, analyste pour cette étude.
Parmi les bénéfices jugés les plus utiles à la santé mentale par les Canadiens, la flexibilité des horaires arrive en premier lieu pour 81 % d’entre eux, suivie des congés payés dédiés (76 %), et de l’accès à un professionnel de la santé (69 %), révèle le sondage de Capterra. Arrivent en quatrième et cinquième position : le remboursement de frais liés au bien-être et le matériel ergonomique pour travailler de chez soi.
Comment éviter la grande démission
Une autre étude place au plus haut les avantages pécuniaires dans la satisfaction des employés. Une enquête d’ADP Canada menée en collaboration avec Maru Public Opinion révèle que 24 % des répondants se sont dit nouveaux dans leur rôle ou poste actuel. Effectué du 29 juin au 30 juin 2022, le sondage s’est adressé auprès de 1 512 adultes canadiens sélectionnés au hasard. Ils sont des panélistes en ligne de Maru Voice Canada.
L’enquête d’ADP Canada estime que la rémunération arrive au premier rang des facteurs clés parle pour passer « de la grande démission au maintien en poste ». Ainsi, 88 % des travailleurs canadiens qui envisagent de changer d’emploi au cours des six prochains mois ont indiqué que la rémunération était le facteur déterminant le plus important.
Conseils aux entreprises
Pour retenir les meilleurs talents, l’enquête souligne aux employeurs l’importance de surveiller les différents facteurs susceptibles d’influer sur la satisfaction professionnelle globale. Elle leur suggère de recueillir régulièrement des commentaires par le biais de sondages anonymes et de créer une cadence régulière de vérifications pour identifier les priorités, les préoccupations et les besoins actuels.
« Ces résultats soulignent le large éventail de facteurs qui jouent un rôle dans la rétention des employés, le plus important étant le besoin croissant de flexibilité d’emploi et de rémunération compétitive », déclare Ed Yuen, vice-président, stratégie et impartition des ressources humaines (RH) chez ADP Canada.
« Alors que de nombreux Canadiens se retrouvent dans un nouvel emploi, les employeurs doivent également mettre l’accent sur ceux qui sont restés en poste. L’heure est maintenant à la "grande reconnaissance" et à la mise en place d’une culture d’appréciation », ajoute-t-il.