Pour un onzième mois consécutif, le score de santé mentale des Canadiens est négatif, selon l’enquête de Morneau Shepell sur l’indice de santé mentale, paru le 23 mars.

Le score de l’indice de santé mentale s’établit à -11,5, en février. Bien que ce score soit légèrement supérieur à celui de janvier 2021, il est identique à celui de mai 2020 et démontre encore une fois une détérioration soutenue de la santé mentale comparativement à l’indice de référence, enregistré en 2020, explique la firme dans son rapport mensuel.

« L’isolement et la solitude extrêmes signalés au cours des derniers mois minent directement la santé mentale des Canadiens et de nombreuses personnes ressentant le même niveau de dépression que celui recensé il y a presque un an, lorsqu’il était à son plus bas », dit Stephen Liptrap, président et chef de la direction de Morneau Shepell.

L’écart entre la santé mentale des hommes et des femmes demeure important. Depuis 11 mois consécutifs, les femmes ont un score de santé mentale de -13,4 points, alors que les hommes ont un score plus élevé à -9,6 points.

Situation de l’emploi

L’indice de santé mentale des gestionnaires est de -12,2 points, tandis que ceux qui ne sont pas gestionnaires ont un meilleur score avec -10,9. Quant aux travailleurs autonomes ou aux propriétaires uniques, leur score de santé mentale le plus élevé (‑6,9). Parmi les répondants, ceux qui travaillent pour des entreprises comptant entre 51 et 100 employés demeurent avec le score de santé mentale le plus faible (‑14,5).

La santé psychologique en général s’est légèrement améliorée par rapport aux mois précédents, mais elle demeure sous l’indice de référence d’avant la pandémie. « Une situation qui reste préoccupante puisque les résultats indiquent que la détresse des travailleurs est actuellement similaire à celle du 1 % des travailleurs canadiens les plus en détresse, avant 2020 », dit Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente en recherche et mieux-être global.

En février, le risque financier obtient le score secondaire avec les meilleurs résultats. Avec une amélioration de 0,8 point, il passe de 3,2 en janvier 20201 à 4 points en février.

Tandis que les scores relatifs à la dépression à l’optimisme et à la productivité ont chuté depuis janvier. A contrario, les scores relatifs à l’anxiété, la productivité et le risque financier se sont améliorés en comparaison au mois de janvier.

Amélioration du secteur financier

Le secteur financier et l’assurance enregistrent de nouveau une amélioration de leur score depuis le début de la nouvelle année. En février, le score du secteur est de -13 points, une amélioration de 0,6. L’exploitation minière, pétrolière et gazière est le secteur avec le plus gros gain en un mois avec 2,7 d’amélioration. Ce secteur passe donc de -10 points à -7,3.

Toutefois, les étudiants à temps plein demeurent avec l’indice de santé mentale le plus faible. En février 2021, le score passe de -26,7 points à -27,8 points. Une détérioration de 1,1 point entre janvier et février.

Le secteur de la gestion d’entreprise est le secteur d’activité dont la détérioration de son indice est la plus importante. Au mois de janvier, son score était de -8,1 et en février, il était de -17,6. Une perte de 9,5 points. Ce secteur est dorénavant le second secteur avec l’indice de santé mentale le plus bas.

Dans les autres régions

Les scores de santé mentale provinciaux sont inégaux d’un mois à l’autre, et ce, depuis aout 2020. En février, le score de santé mentale à Terre-Neuve-et-Labrador reste le plus élevé, ayant augmenté de deux points par rapport au mois précédent. Malgré une augmentation de près de deux points en janvier, le score de santé mentale le plus faible au pays est en Alberta (-12,9).

La peur des variants

Morneau Shepell écrit dans son rapport mensuel que la santé mentale des Canadiens demeure précaire. La menace d’une troisième vague, le maintien des restrictions à l’échelle nationale et de l’apparition de plusieurs variant de la COVID-19 inquiètent les Canadiens.

Le niveau de stress de 70 % des participants n’a pas changé par rapport au mois précédent, mais le niveau de stress cumulatif demeure élevé, même pour ce groupe, écrit la firme.

Compte tenu de la résurgence récente du nombre de cas dans plusieurs régions du pays et des restrictions qui en résultent, cette tension persistera probablement jusqu’à ce qu’une proportion suffisante de la population canadienne soit vaccinée, croit Morneau Shepell.