En juin dernier, le Portail de l’assurance rapportait qu’une délégation canadienne avait approché l’International Association of Registered Financial Consultants (IARFC) afin de créer une section au Canada. À ce moment-là, l’IARFC n’avait pas révélé l’identité des membres de ce groupe.
Le 11 août, Jim Ruta et Chanchal (Sisi) Chakrabarti ont publié un communiqué annonçant qu’ils co-dirigeaient l’initiative visant à établir une section canadienne de l’IARFC.
M. Ruta est un conférencier reconnu en assurance de personnes (notamment par le Financial Hall of Fame et le Canadian Insurance Hall of Fame) et coach de conseillers. Il est également chroniqueur régulier de longue date pour le Insurance Journal et le Coin des experts du Portail de l’assurance. M. Chakrabarti est un conseiller membre de la Table ronde des millionnaires (MDRT, pour Million Dollar Roundtable), à titre de Court of the Table (COT), et associé directeur de Advisory Money Strategies Inc.
Contacté par le Portail de l’assurance, M. Ruta indique qu’il étudie l’idée de former une section depuis un an et qu’il estime que « le moment est venu pour le Canada ». Il explique : « Il s’agit d’une association internationale non politique de conseillers qualifiés dans le domaine des finances, dont la première mission est de les aider à mieux servir leur clientèle et la communauté. »
En entrevue, M. Ruta affirme que les réactions sont positives jusqu’à présent. Plusieurs conseillers, dont certains parmi les meilleurs au Canada, ont manifesté leur intérêt. Pour constituer une section (chapter, en anglais) de l’association, il faut au minimum 25 conseillers qualifiés.
« Nous avons reçu des commentaires très encourageants à propos de cette initiative… et nous pensons pouvoir réunir rapidement les 25 premiers membres nécessaires à la création de la section », raconte M. Ruta. La section canadienne serait basée dans la région de Toronto et couvrirait l’ensemble du Canada, ajoute-t-il.
L’IARFC, basée en Ohio, aux États-Unis, est un organisme à but non lucratif fondé en 1984. Son objectif est de « favoriser la confiance du public envers la profession des services financiers, aider les conseillers à échanger sur les techniques de planification et reconnaître les praticiens véritablement engagés envers l’éthique et la formation continue », indique l’organisation sur son site web. Actuellement, six sections internationales y sont recensées.
L’IARFC délivre ses propres accréditations : Registered Financial Consultant (RFC), Registered Financial Associate (RFA) pour les agents moins expérimentés et Master Registered Financial Consultant (MRFC).
Pour obtenir le titre de RFC, le conseiller doit avoir suivi l’une des options de formation proposées, avoir au minimum trois ans d’expérience comme professionnel à temps plein, être titulaire d’un permis, respecter le code de déontologie de l’IARFC et compléter 40 heures de formation tous les deux ans. Pour conserver le titre MRFC, les agents et conseillers doivent suivre 40 heures de formation chaque année.
M. Ruta souligne que les conseillers canadiens peuvent déjà demander leur adhésion à l’IARFC et, s’ils sont admissibles, obtenir la désignation RFC. « Ces premiers membres seront les membres fondateurs » de la section que lui et M. Chakrabarti souhaitent créer.
Il précise que certains conseillers canadiens détiennent déjà une accréditation IARFC et sont donc membres de l’association. Mais cette initiative représente le premier effort pour établir une section au Canada, note M. Ruta.
Pas de concurrence avec Advocis
M. Ruta tient à souligner que la création d’une section canadienne de l’IARFC n’a pas pour but de rivaliser avec Advocis, l’Association des conseillers financiers du Canada, qui cherche actuellement à recruter de nouveaux membres après une période difficile.
« Nous ne sommes pas en concurrence avec Advocis, car les missions sont très différentes, soutient M. Ruta. Et nous ne cherchons pas non plus à débaucher leurs membres. Je reste membre d’Advocis et j’encourage tout le monde à faire de même. »
Pourquoi créer une nouvelle association?
Dans une entrevue avec le Portail de l’assurance, M. Ruta explique qu’il apprécie la focalisation de l’IARFC sur l’amélioration des compétences des conseillers du domaine financier. L’organisation ne fait pas de lobbying, précise-t-il. « Elle est non politique et vise uniquement à aider les conseillers à s’améliorer. »
Tous les membres potentiels sont évalués avant d’être acceptés, ce qui garantit un niveau élevé d’exigence.
M. Ruta ajoute qu’il croit qu’il existe au Canada de nombreux « conseillers marginalisés » qui ne sont membres d’aucune association. Il espère qu’en créant une section, l’IARFC pourra leur offrir un foyer.
Il insiste également sur le fait que l’IARFC reconnaît fortement l’importance de l’assurance de personnes comme fondement de la planification financière.
Si une section canadienne voit le jour, M. Ruta aimerait la tenue de réunions mensuelles, probablement virtuelles, permettant aux membres d’échanger sur des sujets destinés à les rendre meilleurs et plus performants. « Nous voulons transformer le moyen en exceptionnel », affirme-t-il.