Selon la première estimation d’AIR Worldwide, les pertes assurées liées au tremblement de terre de magnitude 7,8 qui a frappé l'Équateur le 16 avril dernier devraient se situer entre 325 et 850 millions de dollars américains (M$).
Selon le Secrétariat équatorien de gestion des risques, la catastrophe aurait causé la mort de 570 personnes, et fait plus de 4600 blessés. Plus de 1 100 bâtiments auraient été détruits et plus de 800 endommagées. Le séisme a provoqué des dégâts considérables dans les provinces bordant la côte nord-ouest du pays, laissant notamment des dizaines de milliers de sans-abris.
« En Équateur, le risque sismique est lié principalement à la zone de subduction Nazca, qui est situé juste au large de la côte ouest de l'Amérique du Sud, affirme le docteur Arash Nasseri, ingénieur senior chez AIR Worldwide. Cette zone de subduction a conduit au soulèvement de la cordillères des Andes et a produit certains des plus grands tremblements de terre dans le monde, y compris le plus grand jamais enregistré, à savoir, le tremblement de terre de magnitude 9,5 qui a touché le sud du Chili en 1960. »
Des infrastructures largement impactées
Les infrastructures ont été sensiblement affectées : les routes ont été déformées, lézardées ou se sont tout simplement morcelées; un important viaduc à Guayaquil s’est effondré; l'aéroport international de Guayaquil a été fermé tout comme celui de Manta après les sérieux dommages subis par la tour de contrôle. De plus, des villes entières n’ont actuellement pas accès à l’eau ni à l’électricité. Des barrages hydroélectriques et des oléoducs ont également été arrêtés par mesure de précaution.
L'Institut américain de géophysique (USGS) note que, bien que certaines structures aient été construites pour résister aux secousses sismiques, la plupart de celles situées dans cette partie de l'Équateur demeurent particulièrement vulnérables aux séismes majeurs. Les types de bâtiments prédominants (ouvrages en maçonnerie non armée et mur de boue) sont aussi les plus fragiles.
Des pertes économiques de plusieurs milliards de dollars
Un « état d'exception » national, ainsi que l'état d'urgence pour six des provinces les plus touchées (Esmeraldas, Los Ríos, Manabí, Santa Elena, Guayas et Santo Domingo) ont été décrétés par le président Rafael Correa.
De denier a prévenu que la reconstruction serait longue et coûteuse. Selon lui, les pertes totales devraient se chiffrer autour de deux voire trois milliards de dollars, soit « deux ou trois points du produit intérieur brut », a-t-il estimé.
Alors que les pertes assurées ont été évaluées entre 325 et 850 millions de dollars, AIR Worldwide rappelle que ces estimations sont basées sur des hypothèses concernant le pourcentage de propriétés assurées contre les tremblements de terre. Il existe donc une incertitude majeure quant à la précision de ces premiers chiffres.
Le brut touché mais pas coulé
La bonne nouvelle vient du secteur pétrolier puisque les infrastructures ont tenu bon. L'Équateur pourra donc continuer à exporter son brut, mais cela restera certainement insuffisant pour reconstruire le pays. Alors que la chute des cours du brut avait déjà fragilisé l’économie équatorienne (on parle d’une perte de près de 7 G$), l'État risque donc de devoir compter sur l'aide internationale. D’ailleurs, le gouvernement a d’ores et déjà annoncé que la Banque de développement de Chine va lui envoyer deux milliards de dollars.