Bernard Lord siège à l’International Federation of Health Plans. Des membres du secteur de l’assurance et de la santé en provenance de tous les continents se rencontrent deux fois l’an.
Des spécialistes y sont conviés pour présenter des avancées dans le domaine de la santé. « Nous apprenons plusieurs choses, dit le chef de direction de Medavie. Par exemple que des gouvernements d’autres pays ont fait appel à des entreprises privées pour aider à régler des problèmes publics : problèmes d’engorgement à l’urgence, d’accès à des médicaments. »
Il rappelle que le Canada se compare souvent à ce qui se fait aux États-Unis. Pourtant, d’autres modèles existent dans des pays qui ont des valeurs très similaires aux nôtres, dit M. Lord.
« Des spécialistes sont venus nous dire combien de vies avaient été sauvées, combien de complications avaient été évitées, grâce au nouveau modèle. » Il exhorte l’industrie canadienne à s’ouvrir l’esprit et à regarder ce qui se passe ailleurs dans le monde.
En plus du défi démographique, les gouvernements font face à des situations financières dans plusieurs cas difficiles, dit M. Lord. Le Canada n’y échappera pas, dit-il.
L’endettement, combiné au vieillissement de la population, exercera une pression importante sur les systèmes publics, dit l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick. « Les Canadiens s’attendent à avoir des services malgré ce contexte », ajoute-t-il.
Même si les gouvernements injectent des fonds en santé, le secteur privé prend de plus en plus de place, observe M. Lord. À cet effet, il cite le Canadian Institute for Health Information, qui rapporte que 30 % du secteur de la santé au Canada est privé et 70 % est public. « De nouveaux médicaments et technologies permettront de régler des problèmes de santé qu’il était presque inimaginable de régler il y a 10 ou 15 ans. »
Les médicaments continueront de faire pression sur les régimes collectifs, dit-il. « Le système de santé a connu un répit dans les dix dernières années avec l’arrivée de nouveaux génériques qui ont pris le relais des médicaments d’origine en fin de brevet. Avec la pharmacogénétique, une autre vague s’en vient. Nous devrons nous adapter », prévient M. Lord.
Medavie dit avoir du succès à réduire certains couts, par exemple en invalidité, avec de meilleures pratiques dans le suivi des employés. « Nous explorons aussi des avenues pour bien suivre la prise de médicaments, pour en mesurer les effets et bénéfices, dit M. Lord. J’ai vu en Californie des gens avec un bracelet qui les avertit lorsque vient le temps de prendre leur médicament. C’est important de garder l’esprit ouvert. Il faut innover non seulement au niveau de la technologie et de la pharmaceutique, mais aussi de la pensée. »