La subvention salariale et l’aide au loyer mises en place par le gouvernement fédéral seront éliminées progressivement à partir du 3 juillet pour une fin prévue le 21 septembre.

Cette perspective fait craindre le pire à la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Elle demande à Ottawa de maintenir ces programmes d’aide. Et ce, sans modification des montants qu’ils allouent aux propriétaires d’entreprise jusqu’à la réouverture complète de l’économie et la reprise des activités normales, comme les repas en famille au restaurant, les voyages ou encore la tenue d’évènements et de festivités sans contrainte. 

« La réduction prévue aux deux programmes inquiète beaucoup les chefs d’entreprise. On peut comprendre que le gouvernement fédéral tienne à les éliminer progressivement, mais nous n’en sommes pas encore là. Tant que les PME n’ont pas retrouvé un niveau d’activité normal, elles demandent à pouvoir compter sur ce soutien », a commenté Jasmin Guénette, vice-président des affaires législatives à la FCEI.

Pour de nombreux propriétaires de PME, les programmes de soutien du gouvernement fédéral sont une véritable bouée de secours, affirme la FCEI, se basant sur des données d’un sondage interne mené auprès de plus de 3 400 de ses membres :

  • 51 % d’entre eux ont un prêt du Compte d’urgence pour les entreprises canadiennes (CUEC) ;
  • 48 % bénéficient de la Subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC) ;
  • 29 % reçoivent la Subvention d’urgence du Canada pour le loyer (SUCL).

« Cela dit, ces programmes ne sont pas sans faille et laissent, malheureusement, des milliers d’entreprises sur la touche. D’autant plus que sans ces programmes, les propriétaires de PME n’ont d’autre choix que de se tourner vers leurs cartes de crédit (26 %) et de puiser dans leurs économies personnelles (26 %) afin de survivre financièrement à la pandémie », indique la FCEI.

Dette moyenne de 163 000 $

La FCEI estime par ailleurs que les propriétaires de PME ont accumulé des dettes liées à la COVID-19 qui se chiffrent en moyenne à 163 000 $. « Les programmes gouvernementaux, notamment fédéraux et provinciaux, sont certes salutaires pour les PME, mais l’aide financière octroyée ne couvre en moyenne que 31 % de leurs pertes financières directement liées à la pandémie », indique l’organisme.

Pour toutes ces raisons, la FCEI propose une série de mesures de soutien aux entrepreneurs du pays :

  • Prolonger tous les programmes d’aide fédéraux et maintenir les subventions à leurs niveaux actuels jusqu’à ce que l’économie entière rouvre (y compris les frontières du Canada) et que toutes les PME puissent à nouveau servir leurs clients en personne.
  • Augmenter à 80 000 $ le montant maximal des prêts du CUEC tout en portant à 50 % la portion pouvant être transformée en subvention.
  • Permettre qu’une partie des prêts du Programme de crédit pour les secteurs très touchés (PCSTT) puisse être convertie en subvention.
  • Permettre immédiatement à toutes les nouvelles entreprises de profiter du CUEC, de la SUCL, de la SSUC et du PCSTT.

« De nombreux propriétaires de PME sont dans une situation bien pire aujourd’hui qu’en 2020 après plus d’un an de fermetures et des restrictions toujours en vigueur dans différentes régions du pays. La survie de ces entreprises ne tient qu’à un fil et il leur faudra des mois, voire des années, pour remonter la pente même une fois la pandémie passée. Supprimer ou réduire les aides gouvernementales à un moment aussi crucial pourrait s’avérer catastrophique », dit M. Guénette.